Par Sandra Embollo
Le président de la Zambie Hakainde Hichilema a signé vendredi soir le décret qui abolit la peine de mort et invalide une loi qui interdisait aux citoyens de diffamer leur chef d’État. Les deux lois ont été retirées du Code pénal.
Début 2022, sur le territoire zambien, il y avait 257 criminels condamnés à la peine capitale par un tribunal. Cependant, les prisonniers n’ont pas été exécutés dans le pays depuis 1997. Le délit pénal de diffamation du président prévoyait jusqu’à cinq ans de réclusion.
Hakainde Hichilema :
« a approuvé le code pénal de 2022 qui abolit la peine de mort et le délit pénal de diffamation du président, qui figuraient dans les textes de loi zambiens depuis l’ère pré-indépendance »
a déclaré le porte-parole de la présidence, Anthony Bwalya, dans un communiqué.
Hakainde Hichilema a noté, en commentant sa décision, que les deux lois avaient été héritées de l’époque coloniale. Leur abolition l’une de ses principales promesses lors de la campagne électorale en été 2021.
Vers une véritable démocratie
Pour le militant de droits Brebner Changala, cette décision représente une étape importante vers l’instauration d’une véritable démocratie. « C’est un énorme jalon dans la suppression des lois coloniales qui ne correspondent pas au régime démocratique du pays », a-t-il déclaré samedi, appelant le président à aller plus loin encore et à examiner « la loi sur l’ordre public, l’accès à l’information et d’autres lois coloniales ».
Les citoyens pourront ainsi exprimer librement leurs opinions sans craindre d’être poursuivis.
La directrice du Centre for Policy Dialogue, Caroline Katotobwe, s’est félicitée que le président ait tenu sa promesse électorale.
« Nous sommes ravis que cette loi répressive ait enfin été supprimée. Les citoyens pourront ainsi exprimer librement leurs opinions sans craindre d’être poursuivis comme c’était le cas dans le passé »
a-t-elle affirmé dans un communiqué.
La transition démocratique lors de l’élection en août 2021 de « HH », opposant de toujours, sur des promesse d’éradiquer une corruption rampante et de ressusciter l’économie, avait suscité un élan d’espoir pour les 18 millions d’habitants du pays, ainsi qu’en Afrique et au-delà.