Par Julie Peh
Privé des temps d’antenne sur les chaînes publiques et interdits de meetings, les candidats de la Coalition des citoyens pour le changement, ont opté pour une campagne de proximité. Sauf qu’à chaque déplacement, la police n’hésite pas à disperser la foule, quitte à rappeler certains partisans de l’opposition à l’ordre, ce qui a fini par exacerber la colère de
Muriva.
“Nous ne sommes pas du tout contents parce que nous voulons distribuer des tracts, mais la police nous empêche de le faire. Nous voulons faire connaître nos candidats à la population et nous voulons être libérés de cette souffrance. En ce moment, nous n’avons même pas d’eau courante”
S’agace Muriva.
Douze candidatures ont été enregistrées pour l’élection présidentielle, mais le duel devrait se jouer entre Nelson Chamisa et Emmerson Mnangagwa. Cependant, très peu de personnes au Zimbabwe s’attendent à un scrutin libre. Cet analyste redoute de la fraude. Lors de la dernière présidentielle en 2018, M. Chamisa, déjà le candidat de l’opposition, avait perdu de peu face à M. Mnangagwa. Il avait contesté le vote mais ses recours avaient été rejetés. L’armée avait ouvert le feu sur des manifestants criant à la fraude, six personnes avaient été tuées.
Ce sera “une façade d’élection”, avance Nic Cheeseman, spécialiste des processus démocratiques à l’université de Birmingham. “Le parti au pouvoir a pris des mesures pour contrôler l’élection de A à Z. Au-delà d’une majorité, le président Mnangagwa aurait besoin d’une forte participation à ce scrutin pour être conforté à la tête de son pays, qui selon certains observateurs cherche à mettre fin à des sanctions économiques vieilles de deux décennies.