Par Sandra Embollo
“La chambre envisage à présent de fixer une nouvelle date pour le procès au premier trimestre 2025”, a indiqué le tribunal dans un communiqué.
M. Winterkorn, âgé de 77 ans, a subi récemment une fracture multiple du fémur, a appris l’Afp auprès d’une source proche du procès.
L’ancien patron emblématique de l’empire Volkswagen était jugé au pénal depuis le 3 septembre, près de neuf ans après la révélation du scandale des moteurs truqués au retentissement mondial. C’est un nouveau contretemps majeur pour ce procès qui devait initialement se tenir à l’automne 2021 en même temps que le comparution de quatre autres anciens dirigeants du groupe.
Il avait été reporté et dissocié en raison de l’état de santé fragile de M. Winterkorn après plusieurs interventions chirurgicales.
Les juges de Brunswick disposent d’un “rapport d’expertise médicale sur la question de l’aptitude de M. Winterkorn à voyager et à participer aux débats, selon lequel celui-ci ne sera pas en mesure de participer aux audiences du tribunal pour des raisons de santé, au moins dans les prochains mois”, indique le tribunal
L’accusé était censé se rendre deux fois par semaine à Brunswick, situé non loin du siège allemand de Volkswagen, depuis son domicile de Munich, dans le sud de l’Allemagne. L’ancien patron de 2007 à 2015 risque jusqu’à 10 ans de prison. Il nie toutes les accusations.
Volkswagen avait admis en 2015 avoir installé un logiciel pour truquer les niveaux d’émissions de millions de véhicules diesel dans le monde, déclenchant l’un des plus gros scandales industriels de l’après-guerre en Allemagne.
M. Winterkorn se voit reprocher d’avoir permis la vente de véhicules équipés des logiciels truqueurs, alors que selon l’accusation il a eu connaissance “au plus tard en mai 2014” de la fraude.
L’ex Pdg est également accusé d’avoir délibérément omis d’informer en temps voulu les marchés des risques financiers liés à cette fraude.
Lors des premières audiences, M. Winterkorn a jugé “inconcevables” les accusations le visant. Il a admis avoir été “étroitement lié” au Dieselgate de part ses fonctions de direction, mais a réfuté toute implication dans le développement des moteurs truqués.
Depuis 2015, Volskwagen a dû débourser environ 30 milliards d’euros en remboursements, dédommagements et frais judiciaires, principalement aux Etats-Unis où le groupe a plaidé coupable de fraude et d’obstruction à la justice.
Seul haut dirigeant de Volkswagen jugé à ce jour, l’ancien Pdg d’Audi Rupert Stadler a été condamné en juin 2023 à Munich à une peine de prison avec sursis et à une amende de 1,1 million d’euros.