Par Sasha Blanche
Sur l’échelle des châtiments ubuesques dont l’Arabie saoudite du prince héritier Mohammed Ben Salman a fait sa spécialité, c’est un nouveau record. Au mois de juillet, un enseignant à la retraite de 54 ans, nommé Mohammed Al-Ghamdi, a été condamné à la peine capitale pour de simples messages dénonçant les violations des droits humains dans le royaume.
Ce verdict d’une sévérité caricaturale a été révélé ces derniers jours par l’ONG Al-Qst, spécialisée dans la défense des prisonniers d’opinion saoudiens, ainsi que par l’organisation des droits humains Human Rights Watch (HRW).
Jusqu’ici, la sanction la plus surréaliste infligée par le système judiciaire saoudien était la condamnation, en août 2022, d’une professeure de littérature, Noura Al-Qahtani, à quarante-cinq années de prison, pour avoir critiqué le gouvernement sur les réseaux sociaux et affirmé son soutien aux prisonniers de conscience saoudiens. Pour un « forfait » à peu près similaire, Salma Al-Shehab, une étudiante en médecine, s’était vu infliger, quelques semaines plus tôt, une peine de trente-quatre années d’incarcération, réduite ultérieurement à vingt-sept ans.