Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Editorial de Serge Cyrille Atonfack Guemo du Mindef
Très peu nombreux sont ceux de nos compatriotes qui savent que la plus grande réussite du peuple camerounais en matière d’harmonie multiculturelle, n’est autre que l’Armée Camerounaise, voulue Une et de compétence nationale, ceci dès sa création en novembre 1959, c’est-à-dire bien avant l’accession du Cameroun à la souveraineté internationale.
La première tâche de cette jeune Armée fut d’ailleurs de recruter à travers tout le territoire national, en même temps qu’elle incorporait dans ses rangs, nos compatriotes servant alors sous bannière étrangère. C’étaient les prémices de l’intégration nationale. L’Armée camerounaise ne peut dès lors être honnêtement soupçonnée d’entretenir des inclinations tribalistes.
Pas plus qu’elle ne saurait être taxée de monolingue, dans un pays bilingue, quand bien même certaines nécessités d’efficacité opérationnelle en viendraient souvent, heureusement pas toujours, à imposer dans certains cas l’usage d’une seule langue. Hormis cette dérogation somme toute circonstancielle, nos militaires s’expriment dans nos deux langues officielles, chacun mettant un point d’honneur à maîtriser l’une et l’autre. En matière de promotion du vivre-ensemble à l’échelon national, les militaires camerounais sont imbattables. Comment d’ailleurs, aurait-il pu en être autrement, de la part de femmes et d’hommes qui partagent le quotidien parfois pénible, de nos vaillantes populations ? On le voudrait que l’on ne saurait tenir un décompte complet de leurs actions humanitaires en faveur des personnes dans le besoin, ici et là à travers nos contrées.
Jusque dans la moindre structure sanitaire de notre armée, militaires et civils sont indistinctement consultés, soignés, vaccinés. À tel point que le ratio de fréquentation penche pour les trois quarts en faveur des civils. Dans les écoles des casernes, les enfants des militaires se forgent au même moule de la connaissance que leurs frères et sœurs issus de parents civils. Et il y a mieux. Avec les troubles socio-sécuritaires enregistrés en certaines parties du territoire national, l’Armée camerounaise, véritable carrefour de métiers, déploie ses personnels spécialisés en appui dans les écoles en déficit d’enseignants.
Cette présence des militaires dans et autour des établissements scolaires vient à bout des réticences des familles qui craignent pour la sécurité de leur progéniture. Les enfants quant à eux, retrouvent avec bonheur le chemin de l’école, voie royale vers des lendemains meilleurs. Au plan du développement, les militaires camerounais font étalage de leur immense savoir-faire dans la construction des routes, ouvrages d’art, immeubles, aires de sport, infrastructures de télécommunications. De Bakassi à Kousséri, de Bamenda à Bertoua, ils sont partout à l’œuvre, en toutes saisons, surtout en zones inhospitalières.
La vitalité du mouvement sportif national est aussi entretenue par nos braves militaires, qui font honneur à notre pays à travers la planète. Qui n’a entendu parler des performances des équipes des Forces Armées et Police-FAP dans les compétitions nationales et internationales ? En rappel, notre sélection militaire de football est détentrice de deux Coupes d’Afrique de la discipline, et tout récemment, le match d’ouverture et la finale de la Can 2019 en Égypte ont été dirigés par un militaire camerounais. Quoique n’étant pas exhaustive, cette énumération des multiples champs d’action n’en situe pas moins notre armée en première ligne de nos combats citoyens. Une armée camerounaise nationale et républicaine par essence, industrieuse et altruiste par conviction. Rarement armée aura été reconnue et aimée de son Peuple, admirée par d’autres peuples, copiée par d’autres armées. Ne pas le reconnaître est au mieux de la mauvaise foi, au pire de l’ignorance.
Extrait de H&F du 2 novembre 2024 par Léopold DASSI NDJIDJOU