Par Joseph OLINGA N.
Qui sera le candidat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), au poste de président de la Banque africaine de développement (Bad)? La question est de nouveau posée malgré l’accord convenu par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Ceeac sur la candidature du tchadien Abbas Mahamat Tolli, l’ancien président de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
Depuis le départ du tchadien, Abbas Mahamat Tolli du gouvernorat de la Beac, le 16 février 2024, beaucoup d’eau a coulée et le Cameroun envisage l’affaire sous un nouveau prisme. Depuis quelques mois, Yaoundé multiplie des manœuvres diplomatiques pour attirer les regards et les suffrages au bénéfice de son candidat Albert Zeufack.
Signe indien.
Les dissonances exprimées par les gouvernements camerounais et tchadien ne sont pas sans conséquence pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. La zone économique qui n’a jamais occupé la présidence de la Banque africaine de développement, depuis sa création en 1967, chérit l’espoir de briser le signe indien.
Candidatures serrées.
Dans les faits, les postures du Cameroun et du Tchad ouvrent un peu plus la porte aux candidatures de l’économiste zambien, Samuel Munzete Maimbo, porté par la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc). Tout à côté, celle du béninois, Romuald Wandagui, actuel ministre de l’économie et des finances. Liste de potentiels président de la Bad complétée par la candidature du mauritanien, Ousmane Kane. Ancien vice président de la Banque africaine de développement, en charge des services institutionnels.
Grands électeurs
Les incohérences des gouvernements camerounais et tchadien viennent aussi renforcer l’inclinaison des votants. La réalité n’est pas connue de l’opinion, il reste pourtant constant que l’accession à la présidence de la Banque africaine de développement est fortement influencée par le vote des vingt membres les plus influents. Une sorte de club de grands électeurs qui compte en son sein, outre des pays africains, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, le Canada, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.
Profils des candidats de la Ceeac
Pour autant, les candidats promus par le Tchad et le Cameroun ne manquent pas d’arguments. D’abord Abbas Mahamat Tolli. Le candidat consensuel de la confèrence des chefs d’État et de gouvernement de la Ceeac est un ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale. Il a été remplacé par le centrafricain, Yvon Sana Bangui, le 16 février 2024. A 52 ans, Abbas Mahamat Tolli, diplômé de l’université de Québec est titulaire d’un Baccalauréat Universitaire en administration. Il obtient un diplôme de l’Ecole nationale d’administration. Ce projet du chef de l’État tchadien, Mahamat Idriss Itno a été quatre fois membre du gouvernement, de 2003 à 2011.