Par Joël Onana
La chaîne Équinoxe, connue pour ses programmes d’actualité et de débats politiques, se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente. Après avoir été contrainte de suspendre “Droit de réponse”, l’une de ses émissions phares, la direction avait rapidement mis en place “237 le débat” pour combler le vide laissé dans sa grille de programmes. Cependant, cette initiative n’a pas été du goût du Cnc, qui y voit une manœuvre pour contourner sa décision initiale.
Le Cnc, organe de régulation des médias au Cameroun, justifie sa demande de suspension par la nécessité de faire respecter ses décisions et de maintenir un certain ordre dans le paysage médiatique national. Selon des sources proches du dossier, l’instance reproche à “237 le débat” d’aborder des sujets sensibles de manière similaire à “Droit de réponse”, ce qui irait à l’encontre de l’esprit de la sanction précédente.
Cette nouvelle affaire soulève des questions sur la liberté d’expression et le rôle des médias dans le débat public au Cameroun. Les défenseurs de la liberté de la presse dénoncent une tentative de museler les voix critiques et de limiter les espaces de discussion sur les enjeux sociopolitiques du pays. De leur côté, les autorités affirment agir dans le cadre légal pour garantir une information équilibrée et respectueuse des normes éthiques. Pour Équinoxe, cette demande de suspension représente un nouveau défi. La chaîne devra décider rapidement de la suite à donner à cette injonction du Cnc, tout en préservant ses intérêts et sa ligne éditoriale. Les responsables de la chaîne n’ont pas encore réagi officiellement à cette annonce, mais des sources internes évoquent une possible contestation de la décision auprès des instances compétentes.
L’affaire “237 le débat” s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre les autorités de régulation et certains médias camerounais. Elle met en lumière les difficultés rencontrées par les journalistes et les médias pour exercer leur mission d’information dans un environnement parfois hostile à la critique. Alors que le débat fait rage sur les réseaux sociaux et dans les rédactions, l’opinion publique camerounaise reste divisée. Certains citoyens soutiennent l’action du Cnc, estimant nécessaire de cadrer les débats médiatiques, tandis que d’autres y voient une atteinte à la démocratie et au pluralisme de l’information.
Dans les jours à venir, tous les regards seront tournés vers Équinoxe et sa réponse à cette nouvelle injonction. La décision de la chaîne pourrait avoir des répercussions importantes sur l’avenir du paysage médiatique camerounais et sur les relations entre les médias et les autorités de régulation.