Entretien avec Serge Aimé Bikoi
Sissi Dipoko est responsable du Facso. Elle s’entretient avec Serge Aimé Bikoi sur ce qu’est le Fonds d’action sociale et culturelle, la procédure d’accès audit fonds, ainsi que sur la cagnotte disponible pour éponger les doléances des artistes.
En quoi consiste le Facso?
Le Facso, c’est le Fonds d’action sociale et culturelle de la Sonacam (Société nationale de l’art musical). Ce fonds sert à soutenir tous les artistes-musiciens qui sont malades, qui sont en détresse, mais pas de cas de maladie lourde, c’est-à-dire chirurgie, hospitalisation, opération, etc. Le Facso consiste donc à aller chez le médecin, payer les factures listées, acheter les médicaments et à éponger les premiers soins.
Quelle est la procédure pour avoir droit au Facso?
Les artistes-musiciens montent un dossier, qui doit contenir des pièces suivantes: la demande d’aide maladie; la copie de la carte qui prouve que vous êtes membre de la Sonacam ; si vous n’êtes pas membre de la Sonacam, je ne paye pas. C’est comme dans la Sacem, si je ne suis pas membre de la Sacem, on ne me paye pas. Autre pièce à présenter la copie de la pièce d’identité et les documents médicaux en cours. Dès que vous avez ficelé votre dossier, vous venez le déposer ici au siège avec une décharge. Par la suite, vous attendez la prochaine répartition. Le Facso se tient après chaque conseil d’administration. On me donne un certain pourcentage, qui me permet d’avoir un certain montant. J’invite donc mon groupe de dix personnes à venir travailler.
Comment le Facso travaille-t-il au quotidien ?
Comment on travaille ? Le directeur général de la Sonacam me donne les dossiers qui sont en traitement ici. Comme je n’ai pas encore de bureau, tous les dossiers sont gardés ici. On me donne les dossiers. Occasion opportune, pour ma commission et moi, d’éplucher ces dossiers. Selon les cas, j’ai créé des fiches qui concernent trois domaines: le cas moyen; le cas grave et le cas très grave. On épluche des dossiers au vu des ordonnances, des documents médicaux qui font partie intégrante du dossier, on évalue la gravité du cas que l’on intègre dans une case. Par rapport à cette case, on essaie de vous donner un montant selon la cagnotte qui est disponible pour le Facso.
Combien d’artistes-musiciens ont-ils été enregistrés, répertoriés de manière à en être les bénéficiaires
Aujourd’hui, nous sommes au nombre de trente-et-deux. Mais lors des deux dernières répartitions de l’année 2021, nous étions au nombre de 100. En 2022, nous étions au nombre de 60. Aujourd’hui, le nombre est réduit à 32. Cela veut dire que pour la mise en place de cette structure appelée Facso, environ 200 artistes-musiciens ont déjà été des bénéficiaires.
Quelle est la dotation pécuniaire attribuée au Facso pour gérer ces cas de de maladie et de détresse ?
La première fois, nous avons eu presque cinq millions de Fcfa selon les rentrées de la Sonacam. La deuxième fois, j’ai eu presque quatre millions de Fcfa. Aujourd’hui (à la troisième répartition), nous sommes à trois millions. Selon que la cagnotte est importante et que les dossiers ne sont pas nombreux, les cas graves peuvent être évalués à 70.000, voire à 100.000 Fcfa. Mais, nous n’avons pas pu le faire cette fois-ci parce que vous êtes au courant des problèmes que rencontre la Sonacam, nous n’avons pas siégé depuis le début de l’année. Donc, pour cette répartition, nous avons décidé, à cause des cas de décès que nous avons eus depuis décembre, de donner le cercueil aux artistes-musiciens décédés. Que nous ayons ou que nous n’ayons pas d’argent, nous devons offrir un cercueil aux artistes-musiciens décédés ou 200.000 Fcfa. C’est automatique et statutaire. La Sonacam offre donc une gerbe de fleurs à tous les artistes décédés plus ce montant-là. Dès lors que nous avons fait cela, selon l’ampleur de la cagnotte, c’est important ou dégressif.
Les artistes s’y intéressent-ils?
Énormément ! Parce que lors de la Sonacam no1, le Facso n’a jamais existé. Quand j’ai mis en place le Facso version Ateh Bazor, le Facso de la Sonacam nouvelle, les artistes étaient surpris d’apprendre qu’ils pouvaient bénéficier d’une aide ou d’un soutien médical. Donc pour qu’ils y croient, j’ai dû même afficher les noms sans mettre les montants évidemment, les noms des malades. Et ça a été bien apprécié. Maintenant, ils viennent tous les jours. Dès que tu te sens malade, tu fais un dossier. On se rassure quand même si vous n’êtes pas venu le faire pour arrondir vos fins de mois et autres. Cela vous permet d’acheter des médicaments avant que la maladie ne devienne inquiétante.
Y a-t-il des possibilités, pour les artistes, qui ont été souffrants par le passé de formuler des requêtes et de pouvoir, eux aussi, en bénéficier ? Par exemple, le cas des artistes qui ont été malades en 2020?
Non c’est pas possible parce que nous sommes payés selon la répartition qui est faite. On me donne un pourcentage et je travaille par rapport à la dotation pécuniaire qui m’est allouée. S’il n’y a pas de répartition, je ne saurais y souscrire. Nous comptons donc beaucoup sur les usagers consommateurs de nos œuvres. De plus en plus, la cagnotte croît. Plus la cagnotte augmentera, plus je pourrais aider, de façon consistante, les collègues malades.
