Par Mon’Esse
Le ministre camerounais en charge du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, a qualifié lundi de «nulle et de nul effet» l’augmentation unilatérale des prix des bières et boissons gazeuses sur le marché local, que viennent d’opérer les commerçants du domaine.
Dans un communiqué, il rappelle que tout contrevenant s’expose à la rigueur de la loi, toute révision dans ce sens étant strictement encadrée par la règlementation en vigueur, nécessitant par ailleurs une homologation préalable de l’administration.
Pendant le week-end, c’est sa cellule de communication qui informait l’opinion publique de ce qu’«aucune modification tarifaire n’a été autorisée» pour lesdits produits, dénonçant ainsi, de manière formelle, des augmentations «arbitraires pratiquées par certains» et confirmant que les prix officiels de ces produits demeurent inchangés.
Le gouvernement, à travers cette communication, réaffirme sa détermination à protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, les services compétents restant par ailleurs mobilisés afin d’assurer le strict respect des prix homologués sur l’ensemble du territoire national, depuis la dernière augmentation officielle des prix des boissons en 2019.
A tous les responsables des services déconcentrés, il a été demandé de se «déployer sur le terrain et réprimer, avec fermeté et sans la moindre concession ni faiblesse, toute hausse du prix de la bière ou des boissons hygiéniques».
Les contrevenants, qui depuis le 1er novembre ont unilatéralement procédé à des hausses comprises entre 50 et 100 FCfa la bouteille, encourent des amendes maximales, assorties de la fermeture de leurs établissements.
Dans une correspondance du 20 décembre 2023 adressée au Premier ministre, l’Association des producteurs d’alcool du Cameroun (Capa) sollicitait du gouvernement une augmentation des prix des bières et des boissons gazeuses de 50 FCfa, dès la mise en application de la Loi de finances 2024.
Pour ce regroupement, le budget de l’année en cours augmente les charges fiscales des producteurs d’alcool «d’environ 12 milliards de FCfa », correspondant à «un impact d’environ +8 FCfa par bouteille de bière et +10 FCfa pour les boissons gazeuses», sans oublier que «plusieurs autres mesures de cette loi sont défavorables à l’industrie brassicole» et que la hausse des prix des matières premières, depuis 2021, la crise russo-ukrainienne et la période post-Covid ont «engendré un coût additionnel de 26 FCfa par bouteille de bière, hors augmentation des coûts de l’énergie et de la main-d’œuvre».
En mai, le Mincommerce, continant de s’opposer à toute revalorisation des prix des boissons, a plutôt proposé une réorganisation complète du secteur brassicole, en vue notamment des défis liés à la libéralisation du commerce dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).