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Cameroun | Transports: Une énième suspension du projet de péages routiers automatiques

Un des principaux partenaires vient d’annoncer le licenciement de 200 personnes, à la suite de la suspension par le gouvernement de l’accord de partenariat public-privé.

Par panorama papers
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Par Mon’Esse

Egis Road Operation Cameroun (Ero Cam), un des principaux sous-traitants du projet de construction de 14 postes de péage routier automatisés dans le pays, a annoncé la contrainte pour lui de procéder depuis mardi au licenciement de ses employés.
Détenteur de 50% des parts de Tollcam Partenariat SAS, entreprise créée pour la mise en œuvre du projet, le groupe Egis évoque notamment l’arrêt des paiements de loyer prévus par l’Etat.

Le 2 février 2024, explique le document parvenu mercredi à la rédaction, l’État du Cameroun a pris la décision unilatérale de suspendre le partenariat public-privé (PPP) signé avec Tollcam Partenariat pour la construction et l’exploitation de 14 postes de péage sur les principales routes du pays.
Depuis cette date, les groupes Fayat et Egis, actionnaires de Tollcam, ont maintenu les emplois au sein des entités partenaires du projet, et cherché à trouver une solution avec l’État camerounais.

Sauf que, «à ce jour, les discussions en cours ne laissent entrevoir aucune issue à court terme. En conséquence, la suspension du contrat de partenariat entraîne l’arrêt des paiements de loyer prévus par l’État à Tollcam, rendant impossible la rémunération des sous-traitants, dont Egis Road Operation Cameroun (Ero Cam)».

Ainsi contrainte de procéder au licenciement de ses employés, le sous-traitant a engagé des démarches administratives nécessaires impactant près de 160 collaborateurs en plus des quelque 40 employés dont les contrats étaient déjà parvenus à terme.
Il s’agit du énième couac, dans ce projet conduit depuis le 10 décembre 2020 par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi.

Le 18 mai d’avant, l’Etat camerounais et l’entreprise Tollcam Partenariat SAS, jusque-là inconnue au bataillon, signaient un contrat de PPP pour la réalisation desdits ouvrages, l’adjudicataire s’engageant alors à investir 34,752 milliards de francs dans l’affaire pour 2 ans de travaux, et étant en outre appelé à exploiter lesdits postes pendant 18 ans, rémunérée sous la forme de loyers, avant de rétrocéder les ouvrages à l’Etat.
Entre-temps, l’entreprise sud-africaine Intertoll Africa Limited, à travers sa filiale locale Smart Tech, arrivée en deuxième position au terme du dépouillement de l’appel d’offres, est entrée dans la danse.

Ayant dépensé plus de 1,5 milliard de francs pour les études et la conception des 14 postes de péage alors que l’attributaire, Egis-Cameroun, a réalisé les mêmes préalables pour plus de 2,150 milliards de francs, payés par l’Etat – et donc le contribuable camerounais, Smart Tech révèle alors ue l’heureux adjudicataire, c’est-à-dire Tollcam Partenariat SAS, a été mis sur pied pour les besoins de la cause par… le groupement Razel-Bec/Egis Projets.

Pour faire simple, l’attributaire se trouvait être celui qui, en amont, a réalisé les études de faisabilité du marché de construction des postes de péage automatisés, dont la réalisation finira par échoir à sa succursale.
L’on apprendra alors que Tollcam est détenu à 50% par le groupement Razel-Bec, l’autre moitié étant détenue par Egis, une pratique interdite par la règlementation en vigueur.
Smart Tech adresse alors une lettre de dénonciation aux bailleurs de fonds du projet, et une mission est dépêchée au Cameroun par lesdits financeurs, qui finit par établir l’effectivité du conflit d’intérêts avec de très fortes odeurs de corruption.

Le Mintp, Emmanuel Nganou Djoumessi, alerté sur les risques de suspension des financements, tente de reculer pendant quelques semaines, mais est rappelé à l’ordre par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui le somme, «sur très hautes instructions du chef de l’Etat», de procéder à la contractualisation de la prestation en faveur de Tollcam, derrière lequel se cachent Razel-Bec et Egis Projets.
Chemin faisant, la Banque mondiale (BM), à travers l’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga), a retiré ses financements dudit projet.

L’automatisation des 14 postes de péage routier, sur les 44 que compte le Cameroun, était appelée à rentrer dans le cadre de l’optimisation des recettes du secteur de plus en plus soumis à la corruption.
Avec un prix du ticket maintenu à 500 francs, il était attendu des recettes de l’ordre de 7 milliards en 2021 pour atteindre 53,59 milliards en 2039, année où l’exploitation de ces ouvrages devait revenir à l’Etat.

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