Par Gabrielle Mekoui
Après le coup d’Etat militaire du 30 août 2023 marquant la fin du règne de la famille Bongo (56 ans au pouvoir), et la détention des membres de la dite famille; l’ancien président Ali Bongo pour solliciter la libération de sa femme et son fils va écrire une lettre de renonciation politique authentifiée par l’un de ses avocats. Selon lui ces derniers sont innocents et subissent la vengeance du nouveau gouvernement.
Dans cette lettre, il fait le point sur la situation actuelle du pays.« Ces évènements ont porté au pouvoir un dispositif de transition », a t-il écrit dans sa lettre. Il met un accent particulier sur cette période de transition perçue par lui comme une période d’incertitude qui devrait aboutir à des élections pour « engager notre pays sur une nouvelle voie ». Dans ce texte empreint de gravité, il reconnaît que, malgré ses efforts, il n’a pas réussi à réformer un système qui s’est retourné contre sa famille. « J’ai cru, longtemps, pouvoir changer un système qui s’est finalement retourné contre une famille, symbole d’une époque », confesse-t-il. Il affirme comprendre la volonté des Gabonais de passer à une nouvelle ère et de choisir de nouveaux dirigeants lors des élections prévues dans le cadre de la transition en cours.
Dans cette lettre, il renonce à la politique au Gabon. « Je réaffirme mon retrait de la vie politique et le renoncement définitif à toute ambition nationale. Cela vaut également pour Sylvia et Noureddin », précise l’ancien président. Il dénonce également la détention arbitraire de son épouse et son fils dans des conditions inhumaines depuis plus d’un an. Il les qualifie de victimes du nouveau système puisqu’ils n’ont jamais été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés. Il en appelle à leur libération. « J’en appelle à l’apaisement, à l’arrêt des violences et des tortures intentées contre ma famille, plus particulièrement mon épouse Sylvia et mon fils Noureddin ».
Il dénonce également sa condition de vie. Placé en exil à l’intérieur du pays (en résidence surveillée) où il n’est pas libre de ses faits et gestes. Il estime que ses droits sont bafoués et qu’ils méritent mieux.« Moi-même, je demeure non libre de mes déplacements et soumis à surveillance quotidienne », affirme t-il.
Dans cette lettre, Ali Bongo assume l’entière responsabilité des insuffisances de son régime sur le plan social et institutionnel. Il évoque la souffrance dans laquelle est plongée la population gabonaise comme étant son plus grand regret.« Je suis pleinement conscient de ce qui a été accompli sous ma présidence, comme également des insuffisances dont j’assume seul la responsabilité ».
Pour conclure sa lettre, l’ancien président appelle le peuple gabonais à l’ unité nationale, à la construction d’un pays de paix et non de vengeance pour un avenir meilleur.
« Aussi, j’appelle mon pays, ses dirigeants et mes concitoyens à renoncer à la vengeance et à écrire sa prochaine Histoire avec harmonie et humanité »
Conclut-il.