Par Mon’Esse
Le contexte économique du Cameroun a été marqué, en 2023, par des faiblesses dont les plus poignantes sont l’incapacité à retenir les talents et en attirer, d’après le rapport annuel sur l’état de la compétitivité de l’économie locale que vient de publier le secrétariat permanent du Comité de compétitivité.
Pendant la période étudiée, où la croissance économique s’est par ailleurs établie à 3,3%, après 3,6% réalisés un an auparavant, le pays enregistre ainsi un score de 24,5 sur 100 dans l’Indice global de compétitivité des talents et occupe le 118ème rang sur 134 pays classés : par rapport à 2022, le score s’améliore de 4,7 points et le rang d’une position.
Le pays performe le mieux en matière de compétences de niveau élevé (102ème rang) et de capacité de développement des compétences (107ème rang), le score étant cependant le plus faible (9,0 sur 100) en matière de compétences de niveau élevé, traduisant globalement sa difficulté à développer de telles compétences.
Le classement apparaît plus médiocre en matière de capacité de rétention des talents (125ème rang), les résultats montrant que, si le pays fait des efforts dans le sens du développement des talents, il a cependant du mal à retenir ces derniers.
Le Comité de compétitivité note également que les scores du Cameroun sont largement en deçà de la moyenne de 50 sur 100 pour tous les piliers de l’indice, témoignant de l’ampleur des efforts à fournir pour se hisser dans une position plus honorable dans l’échelle des nations les plus compétitives en matière de développement, de rétention et d’attrait des talents.
En termes de déficit, le rapport souligne que plus de 75% des Camerounais de l’étranger interrogés ne connaissent pas les initiatives gouvernementales visant à mobiliser la diaspora, qu’il n’existe aucune plateforme en ligne dédiée à la diaspora, 50% d’entre eux se disant pourtant prêts à investir dans leur pays d’origine si l’accès à internet était meilleur.
Dans le même état d’esprit, 60% des Camerounais de l’étranger ne sont pas informés des opportunités d’investissement dans le pays, 80% d’entre eux se disant néanmoins intéressés par des programmes de mentorat et de mise en réseau.
S’agissant de la fuite des cerveaux, le rapport indique que 30% des diplômés camerounais choisissent de s’installer à l’étranger chaque année, et que 70% d’entre eux reviendraient au pays s’ils y trouvaient des opportunités d’emploi adéquates.
Afin de renforcer la compétitivité des talents au Cameroun, le Comité de compétitivité suggère l’accélération de la mise en œuvre effective de la couverture santé universelle, la poursuite des efforts de densification qualitative et quantitative des infrastructures économiques, l’accroissement de la prise en compte des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques dans les différents curricula, ainsi que l’accroissement substantiel des dépenses de recherche et développement dans les universités et les instituts de recherche.
«Les facteurs déterminant de l’attrait, de la production et de la rétention des talents étant divers, multidimensionnels et complexes, une démarche qui consisterait à hisser le Cameroun dans le Top 50 des pays selon le degré de compétitivité des talents serait d’élaborer et mettre en œuvre une stratégie spécifique y relative», suggère le rapport.
