8,7K
Par Sandra Embollo
Les États-Unis ont appellé l’Inde à interdire RT. L’appel fait suite à une série de sanctions américaines contre des médias et des journalistes russes. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé le 13 septembre de nouvelles sanctions contre RT, accusant le réseau d’agir comme une extension des opérations de renseignement russes et de diffuser de la désinformation à l’échelle mondiale. Cette dernière série de sanctions fait partie d’un effort coordonné des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada pour lutter contre ce qu’ils qualifient d’activités de «désinformation russes».
Les États-Unis ont appelé leurs alliés à adopter des mesures similaires, notamment en révoquant les accréditations médiatiques de RT. Le département d’État américain a également lancé une «campagne diplomatique conjointe» pour rallier le soutien d’autres nations afin de faire face à ce qu’il considère comme une menace posée par RT et d’autres opérations médiatiques russes.
Qu’en pense l’Inde ?
La diplomatie indienne n’a pas communiqué de réponse officielle quant à la demande des États-Unis concernant RT. D’après le média local The Hindu, les responsables gouvernementaux ont indiqué que les sanctions unilatérales imposées par un autre pays n’affectent pas nécessairement les décisions politiques de l’Inde. Un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères a précisé que «la question ne concernait pas l’Inde» et a souligné que son pays ne soutenait pas les sanctions unilatérales non approuvées par les Nations Unies.
Cette position reflète l’engagement de l’Inde envers une politique étrangère indépendante malgré les pressions internationales. L’ancien ambassadeur indien Kanwal Sibal a critiqué les actions américaines, les qualifiant de «double standard» des pays occidentaux. Le diplomate a souligné que les tentatives de restriction et de censure des médias russes sont contraires au soutien américain à la liberté d’expression. «Cette démarche sera perçue comme un double standard par les pays du Sud. L’Inde ne cédera évidemment pas à une telle pression américaine.» Du côté de RT, on joue la carte de la dérision. «Nous avons diffusé directement depuis le siège du KGB tout ce temps», a fait savoir son service de presse. «Non, mais sérieusement, on manque de pop-corn pour nous asseoir et regarder ce que le gouvernement américain va encore inventer à notre sujet», peut-on lire dans le communiqué de la chaîne.