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Israël | Des demandeurs d’asile africains recrutés pour combattre à Gaza

Selon le journal israélien Haaretz, l'État hébreu recruterait des demandeurs d’asile pour ses opérations militaires à Gaza, leur promettant en contrepartie une régularisation de leur statut administratif. Des ONG dénoncent la pratique et doutent qu'Israël respecte sa part du marché.

Par panorama papers
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Par Arlette Akoumou Nga

Les révélations proviennent du journal de référence israélien Haaretz. Dans un article publié dimanche 15 septembre, le quotidien de centre-gauche affirme que l’État hébreu recrute des demandeurs d’asile africains pour se battre à Gaza en échange de l’obtention d’un statut de résident permanent.

Des sources militaires s’exprimant sous couvert d’anonymat confirment que le recrutement est organisé “avec des conseillers juridiques du domaine de la défense” et affirment agir dans le cadre légal. La manière dont l’armée déploie ces nouvelles recrues sur le terrain est cependant tenue secrète.

“Une guerre d’importance vitale pour Israël”

“A.”, un jeune demandeur d’asile arrivé à l’âge de 16 ans en Israël, a raconté à Haaretz comment il avait failli être recruté. Lors du premier mois de conflit entre Israël et le Hamas, A. reçoit un appel téléphonique d’un homme se présentant comme un policier. Celui-ci lui demande de se rendre immédiatement dans une installation sécuritaire, sans aucune explication.

Une fois arrivé sur place, A. rencontre des “agents de sécurité”, selon ses mots. “Ils m’ont dit qu’ils cherchaient des profils spécifiques pour rejoindre l’armée. Ils m’ont dit que c’était une guerre d’importance vitale pour Israël”, témoigne-t-il auprès de Haaretz.

Après de multiples entretiens, A. se voit proposer un entraînement de deux semaines avec d’autres demandeurs d’asile en contrepartie de l’obtention de papiers pour sa régularisation. Après réflexion, le jeune homme décline finalement l’offre, n’ayant “jamais touché une arme de sa vie”.

Comme A., quelque 30 000 personnes, principalement originaires du Soudan et d’Érythrée, sont demandeuses d’asile en Israël. Mais moins de 1 % d’entre elles voient leur demande aboutir, selon Shira Abbo, directrice des politiques publiques de la Ligne d’urgence pour les réfugiés et les migrants à Tel Aviv.

“Nombreux sont ceux dont la demande d’asile n’est pas rejetée mais suspendue depuis cinq, dix ans, voire plus, les laissant dans une situation de vide juridique”, explique Shira Abbo.

Dans l’espoir d’accélérer leur intégration, de nombreux demandeurs d’asile se sont initialement portés volontaires pour aider à des tâches civiles après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. C’est à ce moment-là que l’idée de les intégrer à l’armée pour les envoyer à Gaza a émergé, selon Haaretz.

Des promesses non tenues ?

La pratique de recrutement a provoqué la colère des organisations de défense des droits humains en Israël. La Ligne d’urgence pour les réfugiés et les migrants se dit notamment préoccupée par le manque de transparence, affirmant qu’elle n’a pas été en mesure de confirmer si les promesses de régularisation ont été respectées.

“Le peu d’informations dont nous disposons est alarmant”, témoigne Shira Abbo. “Nous ignorons les missions proposées et le nombre de recrues […]. Il est inacceptable de recruter des personnes qui n’ont aucun droit en Israël et de s’attendre à ce qu’elles risquent leur vie sur la base de promesses vagues.”

Des préoccupations partagées par Julia Grignon, directrice scientifique de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), qui souligne que “l’enrôlement dans l’armée ne devrait jamais être une condition à l’obtention du statut de réfugié”. Pour la professeure en droit humanitaire international, “l’octroi de ce statut se fait sur une base individuelle en raison de persécutions que les individus ont subies et non comme une contrepartie, quelle qu’elle soit”.

Alors que le conflit se prolonge, des doutes persistent sur la réalisation des promesses faites à ces individus et sur les recours possibles en cas de non-respect par l’État hébreu de sa part du marché. Selon Julia Grignon, leurs options sont probablement limitées. “Un organisme des Nations unies pourrait rappeler Israël à ses obligations, et dire qu’Israël a violé le droit international, mais c’est à peu près tout”, explique-t-elle.

Ces révélations interviennent alors qu’Israël est confronté à une pénurie de soldats, à l’approche du premier anniversaire du conflit à Gaza. En juin, la Cour suprême israélienne a décrété que les étudiants ultraorthodoxes, jusqu’alors exemptés de service militaire, seraient désormais obligés de s’y soumettre.

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