Par Julie Peh
Une fusillade a eu lieu ce jeudi à l’université Charles, dans le centre de la capitale tchèque. Au total, plus de 15 personnes, dont l’agresseur, sont mortes, selon le dernier bilan à l’heure actuelle donné par les services de secours sur place cités par les médias tchèques. L’assaillant en a blessé 24 autres avant que le tireur soir retrouvé mort sur place, ont précisé les autorités. Les services médicaux de secours de Prague ont déclaré avoir soigné «11 blessés graves, 8 blessés modérés et 5 blessés légers».
Quelques minutes après l’annonce de l’attaque, la police tchèque a annoncé dans un message posté sur X (anciennement Twitter) que le tireur avait «été éliminé». En début de soirée, le ministre de l’Intérieur tchèque, Vit Rakusan, a affirmé qu’«il n’y a pas d’indication que ce crime ait la moindre connexion avec le terrorisme international» et qu’«aucun autre tireur» n’avait été vu sur place. Selon le chef de la police de Prague Martin Vondrášek, l’assaillant est un étudiant de l’université Charles, «âgé de 24 ans». Lors d’un point presse, Vondrášek a assuré que la police avait été mise au courant en début d’après-midi que le suspect devait assister à une conférence à l’université Charles prévue à 14 heures. Les agents s’y sont alors rendus et ont ordonné l’évacuation du bâtiment, mais c’est dans une autre annexe de l’université que le tireur a ouvert le feu.
Le tireur «est parti pour Prague en disant qu’il voulait se suicider», a détaillé Vondrášek. «A 13 heures 59, nous avons reçu les premières informations sur la fusillade», a ajouté Vondrášek, ajoutant que l’unité d’intervention rapide a été dépêchée sur les lieux dans les 12 minutes qui ont suivi l’alerte.
«À 14h20, les agents participant à l’opération nous ont parlé du corps immobile du tireur», a-t-il précisé, ajoutant que, selon des informations non confirmées, il s’était suicidé. Citant une enquête menée sur des médias sociaux, le chef de la police a par ailleurs souligné que le tireur s’était inspiré d’un «cas similaire qui s’était produit en Russie cet automne», sans entrer dans les détails. «Pour l’instant, rien ne permet de penser qu’il y ait un autre danger imminent»,
a-t-il ajouté.
L’université Charles est située dans la vieille ville de Prague à environ 500 mètres du pont historique Charles, haut lieu touristique de la capitale. Le ministre des Affaires étrangères tchèque a annoncé sur X (anciennement twitter) procéder à l’identification des victimes. «Si un ressortissant étranger figure parmi les victimes, nous vous contacterons (…)»peut-on lire sur X. Parmi les étudiants de la Faculté de Philosophie, l’information a rapidement circulé sur les réseaux sociaux : le tireur aurait tué son père plus tôt aujourd’hui, avant de lancer son attaque à l’université. A la chaîne ČTK, la porte-parole du Service de secours de Bohême centrale a confirmé que vers 13 heures, les sauveteurs sont intervenus dans la ville de Hostoun près de Kladno pour un mort. Un médecin légiste a été appelé sur place. Le site Novinky.cz a rapporté que plusieurs policiers armés de mitraillettes sont intervenus aux abords de la maison familiale.
«Aucune place à une telle violence dans nos sociétés»
Le gouvernement tchèque a annoncé la tenue d’une réunion d’urgence ce jeudi soir à 21 heures. «Je suis choqué par ces événements… Je voudrais exprimer mon profond regret et mes sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes de la fusillade», a déclaré sur X (anciennement Twitter) le président tchèque Petr Pavel, qui achève aujourd’hui une visite de deux jours à Paris.
Dans un message publié sur x ( anciennement Twitter),le Premier ministre tchèque Petr Fiala, en déplacement en Moravie à Olomouc, dans l’est du pays, a annoncé son retour dans la capitale.
«En raison des événements tragiques survenus à la Faculté de philosophie de Prague, j’ai annulé le programme de travail à Olomouc et je retourne à Prague, écrit-il. Je suis en contact avec le ministre de l’Intérieur et le PČR [président de la République]. Je demande à tous les citoyens de respecter les recommandations des composantes de l’IZS [ndlr : services d’urgence du pays]». Dans un post sur X (anciennement Twitter), le maire de Prague, Bohuslav Svoboda, s’est dit «complètement choqué par ce qu’il s’est passé à la Faculté des arts de Prague. S’il vous plaît, soyez prudents».
Les réactions internationales à l’attaque n’ont pas tardé. Sur X, Annalena Baerbock, la ministre des Affaires étrangères allemande a déclaré que «l’attaque dans le centre de Prague frappe l’Europe en plein cœur. Nous sommes en deuil. Nos pensées et toute notre sympathie vont aux familles et aux victimes». En France, la Première ministre Élisabeth Borne a exprimé sa «solidarité» tandis qu’Emmanuel Macron a fait part de sa «vive émotion». «Nous ne devrions laisser aucune place à une telle violence dans nos sociétés», a de son côté martelé le président du conseil européen Charles Michel.