Par Julie Peh
Vladimir Poutine avait déjà admis rechercher un échange, à la mi-décembre, lors de sa conférence de presse annuelle au Kremlin. Le chef de l’État russe avait alors sous-entendu viser la libération de Vadim Krasikov. L’homme a été condamné à la prison à vie en Allemagne pour avoir assassiné à Berlin, en 2019, pour le compte des services spéciaux russes, un ancien commandant de la guerre de Tchétchénie.
Aujourd’hui, les autorités russes accentuent la pression avec cet entretien à l’agence de presse d’État Tass du vice-ministre des Affaires étrangères. Sergueï Riabkov y a pour la première fois révélée que la Russie avait fait une proposition à Washington.
« La balle est dans le camp des États-Unis et nous attendons qu’ils répondent aux idées qui leur ont été présentées », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Je comprends qu’il puisse y avoir dans ces idées quelque chose qui ne convienne pas aux Américains. C’est leur problème. »
Les accusations contre Evan Gershkovich n’ont jamais été étayées publiquement et pour le début de son procès dans une semaine pile, il sera sans doute très seul. Comme toujours en Russie pour ce type de charges, les débats se tiendront à huis clos. Le premier correspondant dans l’histoire de la Russie moderne à avoir été placé derrière les barreaux risque 20 ans de prison.