Par Mon’Esse
Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a donné son accord au ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, en vue de l’ouverture de procédures contre le groupe pétrolier Glencore et sa filiale locale,
«eu égard aux faits reprochés à ce groupe au Cameroun en matière de fraude fiscale et douanière»,
a-t-on appris mercredi de sources autorisées.
Le président de la République a également marqué son accord sur la proposition de la saisine des autorités compétentes de la confédération helvétique (Seroius Fraud Office) et celles du Royaume Uni de Grande Bretagne, à l’effet d’obtenir des informations plus complètes sur l’affaire de corrompu des agents de l’Etat camerounais pendant des années.
En rappel, c’est suite aux dénonciations de l’ex-bâtonnier des avocats, Akere Muna, qu’un groupe de travail avait été mis en place par le Minfi afin d’évaluer les pertes fiscales découlant des fraudes reconnues par le groupe Glencore.
Au-delà du préjudice fiscal, estimé à une vingtaine de milliards de francs et qui sera logiquement majoré de lourdes pénalités, le Cameroun devra également se porter partie civile dans la procédure d’instruction en cours, afin d’obtenir réparation.
«Glencore a admis avoir versé des pots-de-vin d’environ 30 milliards de Fcfa aux responsables de la Snh (Société nationale des hydrocarbures) et de la Sonara (Société nationale de raffinage) afin d’obtenir des contrats dans le cadre d’une affaire portée devant les tribunaux américains»,
peut-on lire dans un rapport-diagnostic de la gouvernance et de la corruption au Cameroun, produit par le Fonds monétaire international (Fmi) à la demande des autorités publiques.
Depuis l’éclatement du scandale, en mai 2022, ce géant de la négoce a nommément épinglé de hauts responsables des deux entreprises d’Etat, qui auraient empoché jusqu’à 7 milliards de Fcfa, un montant 4 fois moins important que ce que révèle le Fonds, aux fins d’offrir un trader anglo-suisse de matières premières des facilités d’accès à des cargaisons de pétrole brut camerounais.