Par Léopold Dassi Ndjidjou
L’ennemi avait méticuleusement, et certainement de longue date, préparé son coup. Il était question d’installer sur le territoire national, divers foyers de tensions visant à la rupture de notre cohésion sociale, ouvrant ainsi la voie à tous les chaos. Les populations n’auront pas été épargnées par la bourrasque, puisqu’elles seront maltraitées, égorgées, rançonnées, désœuvrées et obligées de fuir leur habitat pour avoir la vie sauve. Confronté à l’urgence et la gravité de la situation, le décideur politique a dû se montrer objectif, pour ne pas recourir à des solutions cosmétiques ou outrancières. Il lui aura fallu prendre le temps de scruter les causes profondes des frustrations réellement ressenties quoique violemment exprimées, avant de prescrire le train de mesures devant aboutir non seulement à la satisfaction des besoins, mais aussi empêcher tout éventuelle résurgence du désagrément. Du côté des Forces de Défense et de Sécurité, il a fallu se montrer objectif, pour ne pas céder à la tentation de la riposte aveugle. Proportionnalité, lucidité, et sang-froid ont toujours été de rigueur. Il a fallu rester objectif, pour continuer de considérer l’ennemi le plus perfide et le plus déterminé, comme un frère momentanément égaré.
L’humanité dans le rétablissement de l’ordre aussi est une pierre apportée à l’édification d’une atmosphère de paix et de sérénité. La triple médication sociale, sécuritaire et populaire appliquée par le Cameroun à la pandémie terroriste portera ses fruits. Elles sont en effet nombreuses, multisectorielles et surtout opportunes, les actions visant à la reconstruction de nos régions affectées. Des dispositions légales et administratives ayant été révisées, d’autres créées de toutes pièces. Les infrastructures endommagées sont progressivement réhabilitées, de nouvelles construites, avec le concours appréciable de nos Forces de Défense et de Sécurité.
En ce qui les concerne, les vaillantes populations de Fotokol, Kolofata, Limani, Gozda-Vreket, Dabanga, Waza, dans l’Extrême-Nord, vont ouvrir la voie d’abord de la résilience, désormais de la résistance. Leurs frères et sœurs de Bamessing, Babungo, Balikumbat, Bafut dans le Nord-Ouest, Muyuka, Kumba, Ekondo-Titi, Mamfe dans le Sud-Ouest, ne tarderont pas à leur emboîter le pas. Désormais, la révolte populaire gronde contre les criminels pseudo-fondamentalistes et soi-disant séparatistes qui écument certaines de nos régions. Depuis lors, nos populations combattent opiniâtrement la peste terroriste. Cette sanglante imposture qui faisait miroiter le paradis, tout en faisant vivre l’enfer. Résultat des courses, le fléau est en nette régression, et même en voie d’éradication. Mais nonobstant ce résultat positif, une vigilance soutenue continue cependant de s’imposer, compte tenu de la conjoncture internationale marquée par la confrontation des grandes puissances, sur pratiquement tous les continents.
Une situation propice à l’aventurisme de sédition ou de prédation, dont le corollaire est la prolifération des foyers de tensions. Le chemin du retour à la paix et la sécurité, partout dans les dix régions administratives que compte notre pays, reste donc long et probablement semé d’embûches. Mais le but reste largement à la portée des Camerounais, un peuple d’indomptables. Le Cameroun, une Nation profondément, intrinsèquement et irrémédiablement Indomptable.