Par Julie Peh avec Rfi
Israël a officiellement été admis par Washington ce jeudi au sein du programme d’exemption de visa pour se rendre aux États-Unis. Une mesure historique dont les applications concrètes entreront en vigueur avant le 30 novembre, selon les responsables américains.
“Félicitations à Israël qui devient le 41e membre du programme d’exemption de visa ! C’est un autre reflet de la force de nos relations bilatérales en matière de sécurité, d’économie et de culture. Mazal Tov !””Je voudrais particulièrement saluer les efforts de l’ancien ambassadeur Tom Nides, qui a joué un rôle moteur dans ce dossier. Je voudrais également saluer le leadership du conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzachi Hangebi, qui a été un partenaire fidèle de l’ambassade au cours de ces nombreux mois. Et je dois remercier les nombreux responsables israéliens de tout le gouvernement qui ont travaillé sans relâche pour aider Israël à remplir les conditions strictes pour participer au programme au cours des deux dernières années, non seulement sous le Premier ministre Netanyahou, mais dans le cadre d’un processus qui a débuté sous les anciens Premiers ministres Bennett et Lapid”,
a déclaré la Chargée d’Affaires américaine par intérim à Jérusalem, Stephanie Hallett.
La Chargée d’affaires a souligné que ce nouveau statut allait permettre aux Israéliens de voyager aux États-Unis après avoir soumis une simple demande via le système électronique d’autorisation de voyage ou Esta,un système automatisé en ligne qui détermine l’éligibilité des visiteurs à se rendre dans le pays dans le cadre du Programme d’exemption de visa (VWP).
Comme pour beaucoup de ressortissants européens, voyager aux États-Unis pour les Israéliens devient plus simple à partir du 30 novembre 2023. Quelques clics en ligne, une vingtaine de dollars et les voilà munis d’un visa électronique, qui leur permet d’embarquer pour l’Amérique.
Jusque-là, il fallait déposer une demande auprès de l’ambassade des États-Unis en Israël, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. Jusqu’à un an d’attente avant d’obtenir un rendez-vous : le Graal. Pourquoi tant de lourdeur administrative ? Car Washington reprochait à l’État hébreu les contraintes qu’impose ce dernier aux voyageurs binationaux américains palestiniens. Pour Israël, tous les citoyens américains n’étaient pas égaux. Ceux d’origine palestinienne étaient traités comme le reste de la population palestinienne sous occupation. Interdiction d’entrer dans le pays par l’aéroport international de Tel Aviv. Ils devaient atterrir en Jordanie voisine, passer la frontière terrestre. Subir des fouilles injustifiées. Des traitements humiliants et dégradants.
Fin des restrictions pour les Palestino-Américains en Israël
Washington avait dénoncé à plusieurs reprises une situation inacceptable. « Un citoyen américain est d’abord américain, peu importe son ethnie, la couleur de sa peau ou sa confession ». Cet été, Israël a levé ses restrictions imposées aux Palestino-Américains. Pendant cette période d’essai, « quelque 100 000 citoyens américains, dont des dizaines de milliers de Palestino-Américains », ont pu entrer en Israël sans visa et se rendre directement en Cisjordanie, ont souligné des responsables américains. En retour, l’État hébreu intègre donc le club très sélectif des pays exemptés de visa pour les États-Unis. Cette annonce marque
« une étape essentielle en faveur de notre partenariat stratégique avec Israël, qui renforcera encore l’engagement de longue date entre les peuples, la coopération économique et la coordination sécuritaire »,
a salué le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
« Cela vous permettra, citoyens d’Israël, de vous épargner beaucoup de temps, de soucis et d’argent », a également réagi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, exprimant dans un communiqué sa « profonde gratitude au président Joe Biden ».
