Par Reagan Kakani
Devant l’ambassade des États-Unis, des jeunes Congolais ont scandé des slogans accusant Washington de complicité avec le Rwanda, en raison de son prétendu silence sur les massacres commis par le M23. « On ne veut plus des Américains ni des Français dans notre pays , qu’ils s’en aillent », ont clamé les manifestants, réclamant le départ de la représentation américaine.
Parallèlement d’autres se sont amassés devant l’hôtel Memling, ancienne propriété de la compagnie aérienne belge Sabena, où ils ont descellé les drapeaux belges et européens, signe de leur colère contre Bruxelles face à ce qu’ils qualifient d’inaction de la communauté internationale.
« Nos frères qui meurent dans l’Est de la RDC, nos sœurs violées suite à cela nous exigeons départ de ces pays ».
a argué un manifestant.
Malgré le déploiement d’un dispositif policier, la situation était houleuse. Le centre culturel américain voisin n’a pas été épargné. La police a dû faire usage de gaz lacrymogènes, sans parvenir à disperser complètement la foule. Ce n’est que vers midi que la tension est descendue dans le secteur. Ces tensions sont la suite logique des manifestations du weekend dernier, déjà émaillées de violences contre des représentations diplomatiques. L’ambassade de Côte d’Ivoire avait notamment dénoncé le saccage d’un de ses véhicules, tout comme la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo).
Récemment dans un communiqué, le gouvernement congolais a condamné ces actes tout en annonçant une enquête. Mais la colère populaire contre les puissances étrangères, jugées complaisantes vis-à-vis du Rwanda, reste vive dans la capitale. La situation reste tendue. Depuis plus de 25 ans, la population civile de cette région instable de l’Est de la Rdc subit les exactions de groupes armés locaux et étrangers, dans l’indifférence de la communauté internationale. Face à l’escalade des violences ces derniers mois, la colère gronde à Kinshasa contre ce que beaucoup perçoivent comme « le silence coupable » de la communauté internationale.