Par Serge Aimé Bikoi
Le député Sdf du Wouri-Centre a obtenu 985 voix sur 1565 suffrages enregistrés équivalant à 62,93%. Il devance Shewa Jestel qui a obtenu 363 voix correspondant à 23,19%. Le troisième candidat en lice, Ndenge Goddon Zama, a remporté 217 suffrages, soit 13,86%. Au regard de ces résultats, une constante se dégage : le Sdf conserve son ancrage territorial dans les zones anglophones, un déterminant identitaire auquel tenait singulièrement son fondateur et premier président national, chairman Ni John Fru Ndi décédé le 12 juin 2023.
Vanigansen Mochiggle, cadre du parti originaire du Nord-Ouest, mais qui a postulé pour le compte de la région du Centre, en est, désormais, le premier vice-président national. Le sénateur Sdf nommé par Paul Biya occupe, d’ores et déjà, le poste de responsabilité qu’assurait alors Joshua Osih Nabangui. Est, dorénavant, 2ème vice-président national du Sdf Louis Marie Kakdeu, ancien membre du shadow cabinet en charge de l’économie, des finances et du commerce. Il remplace à ce poste sa Majesté Paul Tchatchouang, un des membres du G27+ auto-exclu le 25 février 2023 lors d’une réunion du comité exécutif national tenue à Yaoundé. Des secrétaires nationaux ont été aussi renouvelés. Chutedzem est le nouveau secrétaire national à l’organisation du parti alors que Henry Kejang est secrétaire national à la communication. H. Kejang remplace à ce poste Denis Nkemlemo, lui aussi un des auto-exclus du G27+. Des conseillers juridiques nationaux entrent en scène. C’est le cas de Me Achille Leudjio. Paul Payere en fait aussi partie intégrante.
Fragilisé, ces dernières années, par de piètres scores électoraux(3% à la présidentielle du 7 octobre 2018) et par des querelles intestines, le Social democratic front doit impérativement tourner la page de son président fondateur. Il s’agit, en effet, de relancer l’ancienne principale formation politique de l’opposition camerounaise. Aussi le Sdf est-il astreint à définir sa nouvelle ligne politique après l’auto-exclusion de 34 caciques du parti enlisé, depuis des mois, dans une dissidence et dans une réactance. Le conseil juridique du G27+ a, d’ailleurs, intenté quatre procédures, dont deux en référé déjà vidées par le juge du Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi. Il en reste deux au fond sur lesquelles le juge n’a pas encore statué.
* Les vices du congrès
Quelques lacunes de l’organisation du 10ème congrès ordinaire du Sdf ont été notées, notamment la construction d’un processus électoral sans fichier électoral exhaustif. Toute chose ayant entraîné la contestation et la paralysie de l’élection durant des heures pendant la soirée de samedi, 28 octobre. Shewa Jestel, l’un des candidats en lice, a bloqué le processus électoral tant il a exposé des tares et a exigé, illico presto, l’intégration des membres des staffs des deux autres candidatures en lice dans les différentes commissions des élections. Toute chose qui a été concédée par la commission électorale présidée par Honoré Ngam. Durant l’obstruction du processus électoral, bien de cas de contestations ont été notés entraînant, de temps en temps, des tensions et des dissensions entre acteurs, dont certains ont dénoncé la charterisation des électeurs. Au bout du compte, des charters constitués des badauds et des jeunes scolaires et universitaires ont été neutralisés par les fiches d’accréditations qui se sont constituées sur la base de la présentation de la Carte nationale d’identité (Cni), de la validation par la commission électorale et des listes des délégués élaborées par le secrétariat général.