Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Tout en félicitant ce vent d’ouverture démocratique dont Paul Biya est l’artisan selon lui, il jette l’anathème sur les acteurs politiques qui
« frappés d’une certaine myopie politique ou tout simplement mus par leur soif du pouvoir, promettent la violence postélectorale, voire le chaos en cas de victoire d’un camp adverse ».
Le verbe est haut et fort, dépréciatif à volonté et traduit toute la volonté de Cavaye Yeguié Djibril de descendre dans l’arène politique partisane pour batailler avec ses adversaires de l’opposition.
« J’invite les compatriotes à rester sereins et vigilants face à ces hiboux de mauvais augure », a lancé Cavaye Yeguié Djibril du haut de la chaire, conscient comme il l’a avoué, que « la scène politique s’anime et bouillonne »
en attendant que soient dévoilées les dates des différentes consultations.
A qui ou à quel parti peut-il s’adresser spécifiquement dans un tel contexte? Il y a deux cas de figure. Il est connu que la Plateforme de 7 partis politiques et des organisations de la Société civile dont Tomaïno Ndam Njoya est la Porte-parole, a déposé une mouture de la révision consensuelle du Code électorale sur le bureau de l’Assemblée nationale. L’autre cas est la sortie de Maurice Kamto, le 10 mai dernier, au cours d’une conférence de presse, il déclarait qu’en cas de sa victoire, il ne se laisserait pas faire.
Il affichait sa ferme détermination d’en découdre jusqu’au sacrifice suprême s’il le fallait. C’est certainement la réponse de Cavaye à l’homme politique avec qui en 2018 dans le cadre de la campagne présidentielle, il avait eu maille à partir avec Maurice Kamto car les effigies de son parti avaient été brûlées sur la place publique à Maroua, en présence du président de l’Assemblée nationale. C’est probablement dans cette mouvance qu’il se demande si le Cameroun a consenti tant d’efforts dans la construction démocratique pour récolter de la violence au détour d’une élection.
Il rappelle par la suite à « ceux-là » que les Camerounaises et les Camerounais ont cessé d’être dupes. Ils ont acquis la maturité nécessaire qui leur permet désormais de distinguer « le bon grain de l’ivraie ». L’ivraie, le mot est lâché. Cavaye certainement soulève-là, sans l’avouer, un pan sur la boîte d’incertitudes qui risquent d’émailler les élections en 2025, élections particulièrement aveugles, sourdes qui refusent d’écouter les voix discordantes. Par ailleurs, il traite l’opposition de faible.
« Leur posture actuelle, n’est que l’aveu de leur faiblesse, de l’absence d’une stratégie payante de leur part, parce qu’ils n’ont rien de valable à proposer aux Camerounais »,
assène-t-il sans donner plus d’arguments à ses propos tranchés.
Pour finir, au moment où des cris se lèvent à gauche et droite pour décrier l’action d’Elecam sur le terrain au pays et au sein de la diaspora, Le Pan prend tout le monde de court en adressant ses sincères félicitations, également ses encouragements à Elections Cameroon (Elecam), pour le travail abattu sur le terrain.