Par Mon’Esse
A fin 2023, le Cameroun avait déjà enregistré une moins-value fiscale de 70,5 milliards de francs, 7 ans après l’entrée en vigueur de l’Accord de partenariat économique (APE) signé avec l’Union européenne (UE), renseigne le rapport sur l’économie locale que vient de publier le ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Quant au même type d’accord, signé en mars 2021 avec le Royaume-Uni, sa moins-value fiscale s’élève à 687,4 millions de francs.
Calculette en main, les pertes fiscales globales des deux accords s’élèvent à 71,18 milliards de francs.
Dans l’un et l’autre cas, précise le rapport, ces APE ne profitent pas aux petites et moyennes entreprises camerounaises, qui représentent plus de 90% du tissu économique national.
Seules bénéficiaires de démantèlement tarifaire, les grandes entreprises exerçant dans les secteurs de l’industrie agro-alimentaire, de la cimenterie, de l’énergie, du bâtiment et travaux publics, de la fabrication et la distribution des papiers.
«Le tissu économique national étant en majorité constitué des petites et moyennes entreprises, l’effet de l’APE sur l’activité économique reste peu perceptible, notamment en ce qui concerne la création d’emplois, l’accroissement et la diversification des exportations», constate le Minepat.
Ledit département suggère ainsi, entre autres, la négociation des clauses de rendez-vous sur le commerce des services et les investissements, la tenue de focus group par secteur d’activité pour le suivi de la mise en œuvre des APE auprès du secteur privé, le renforcement des capacités des PME afin qu’elles puissent mieux tirer parti des opportunités offertes par ces accords.
L’autre proposition concerne le développement des programmes de formation et d’assistance technique, en vue d’accompagner les entreprises dans leur processus d’internationalisation et de conformité aux normes internationales.