Par Léopold DASSI NDJIDJOU de retour de Foumban
Toutes les 9 régions du Noun sont dans les rues de Foumban ce 1er jour de l’an 2024. Dans l’ordre et la discipline, tenues et banderoles distinctives au rendez-vous, la foule compacte des carnavaliers défile du Carrefour An 2000, de la route du Nord jusqu’à Njinka Place, le point de chute. Sur 5 km environ, des dizaines de milliers de femmes et d’hommes, unis dans l’allégresse chantent et dansent dans une procession vers la résidence Njimonkouop, une sorte de cheminement qui revêt aux yeux de beaucoup d’entre eux, le symbole du parcours de l’année nouvelle dans la joie et l’unité, dans la bonne entente et la fidélité aux valeurs et principes légués par Njimonkouop Adamou Ndam Njoya, l’initiateur du Carnaval de Foumban et de sa région depuis l’an 2003. Que de sons et de couleurs dans cette marée humaine, organisée par arrondissements administratifs du département du Noun. Ainsi, on distingue les délégations de Foumban, Foumbot, Koutaba, Malantouen, Kouoptamo, Massangam, Njimom, Bangourain et Magba.
Tôt le matin de ce 1er janvier 2024, ces arrondissements arborant des tissus distinctifs affluent vers Foumban avec pour point de chute le Carrefour l’an 2000, non loin de l’hôpital de district. En plus de ceci, chaque délégation défile avec les produits du cru, à l’exemple de poissons géants, ou des productions agricole. En tête des délégations trônent les élus du peuple ou les élites de la localité. Chaque délégation tient à impressionner la foule compacte massée le long de l’itinéraire et rivalise d’adresse pour s’attirer les faveurs du jury mis en place pour distinguer les meilleurs carrés au cours de la procession.Le Noun profond exhibe ce qu’il a de plus intime à travers les danses et les chants, à travers les percussions et les sonorités, à travers l’accoutrement et le paraître. Tout est un ensemble synchronique de couleurs, d’expressions ou d’exhibitions.
Bien enfouis au cœur de la procession, le maire de Foumban et Ayman Nur Huda Njimonkouop Mabafon sont entourés par une caste de guerriers, avec les armes traditionnelles d’apparat aux poings. Ils chantent et dansent autour de ces autorités, les accompagnant dans la procession vers Njinka. A certains moments, ce cœur du défilé est contraint de s’arrêter, ovationné par la foule. Ces leaders arborent pour l’occasion une tenue traditionnelle chinoise. C’est comme il en va chaque année le motif choisi, car l’année dernière il avait été question de s’habiller en apiculteur pour rendre hommage aux éleveurs d’abeilles. Combien sont-ils au total qui défilent sur l’artère principale de la ville ? Des dizaines de milliers assurément. L’autre moment fort de ce défilé est l’arrivée de la délégation à Njinka, et spécialement celle du maître des céans. Des clameurs, des youyous ponctuent son entrée en compagnie de l’édile de la ville dans l’enceinte. Juste après son arrivée, s’ouvre la phase protocolaire.
Vœux de nouvel an et remise des prix et cadeaux
Après le discours d’accueil et les civilités d’usage du maître des céans, la parole est revenue au maire de Foumban, présidente du Syndicat des communes du Noun et président de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) pour d’abord remercier le chef de la famille Njimonkouop d’accueillir un si grand monde. Saisissant opportunément l’occasion, la femme politique va faire non seulement un bilan sans complaisances des faits marquants de l’année écoulée mais surtout va faire une lecture prospective de l’an 2024. La vie chère, l’énergie, la révision du Code électoral, sont entre autres points relevés en présentant ses vœux aux Camerounais et à l’assistance. Après le speech, est venue la phase de remise des prix, des primes et des cadeaux. Un moment unique marqué de reconnaissances et de générosités. Dans cette procession on a noté la présence des délégations venues de la diaspora et des autres régions du pays à l’exemple du Littoral et des autres départements de l’Ouest. C’est péniblement que Njinka Place qui s’est révélé étroit, s’est vidé peu à peu de son monde. C’est sous les lampadaires que la cérémonie s’est achevée, la foule visiblement réjouie d’avoir effectué ici le pèlerinage du 1er janvier, d’avoir puisé ici des ressources nécessaires pour mieux affronter la nouvelle année. Il s’agit aussi d’une sorte de dévotion, de flamme militante en des valeurs établies par le promoteur Adamou Ndam Njoya qui a quitté ce monde le 7 mars 2020. C’est un événement qui se bonifie au fil des ans, attirant davantage de monde. Le rendez-vous est pris pour janvier 2025.