Par Léopold Dassi Ndjidjou
Le 21 avril 2024. Un jeune garçon de 10 ans ramasse des brindilles de planches devant une menuiserie dans un quartier de Yaoundé. Il y a été envoyé pour acheter de la sciure pour faire le feu de cuisine. N’ayant pas réussi à acheter, il ramasse ce bois devant la menuiserie et sera arrêté sur les faits par la propriétaire de la menuiserie. La victime sera ligotée et aspergée d’eau bouillante jusqu’à ce que mort s’en suive. Des informations font état de ce que l’assassin qui est désormais entre les mains de la gendarmerie pour exploitation est mère de cinq enfants.
Ce crime de sang-froid met la société dans un état de choc. Mais au-delà de cela, on attend toujours une communication gouvernementale pour tirer la sonnette d’alarme et mettre les choses au point. Déjà, le 10 avril dernier, une mère, journaliste de formation, était décapitée et dépecée par son fils. Le corps de Sylvie Louisette Ngo Yebel a été retrouvé à Yaoundé dans des valises. Un crime d’une violence et d’une cruauté insoutenables perpétré par son fils qui, dans la reconstitution des faits, raconte la scène sans état d’âme. Devant le choc qui a traversé la Nation, on a attendu en vain la voix des autorités au sommet. Et comme pour ne rien arranger, avant ce matricide, c’est Garoua qui se mettait en scène le 4 avril avec un jeune garçon de 17 ans qui tuait sa génitrice.
Bien sûr qu’il a été mis aux arrêts par les éléments de la brigade de gendarmerie de Poumpoumré à Garoua. Anima Illiasou a mis fin à la vie de sa maman Mbalidam Rabika, âgée de 49 ans, suite à un traumatisme crânien causé par un choc contondant. Là aussi, on n’a eu aucune sortie. En ce qui concerne les féminicides, deux cas poignants ont choqué l’opinion ce mois, respectivement les 6 et 19 avril à Douala et à Garoua. En ce qui concerne le premier cas, la dame est battue à mort par son amant au quartier Pk 16 chefferie. En ce qui concerne le 2ème cas, une jeune dame de 25 ans est poignardée à plusieurs reprises par son fiancé qui aurait surpris la victime avec un autre homme. Il y a six jours, deux morts sur une moto ont provoqué tour à tour la sortie du préfet du Mfoundi et du ministre de l’Administration territoriale (Minat). C’est un acte salutaire qui est venu rapidement recadrer les choses, apaiser les uns et les autres et prendre les mesures idoines.
En ce qui concerne les autres crimes, c’est la famille camerounaise qui est menacée dans son existence avec un silence gouvernemental embarrassé. A quand le code de la famille ? Il y a lieu de rappeler qu’avant cette flambée d’assassinats, on avait suivi à Mbouda qu’un enfant avait tué son père ! On passe outre les fœtus jetés dans les poubelles et les féminicides qui se multiplient. L’année dernière, plus de 80 cas de féminicides ont été recensés au Cameroun. Il est donc temps, comme on le voit, que le gouvernement monte au créneau pour adresser ces faits de violences insolites à défaut d’un effet domino assuré. De ce fait l’exemple du « sapeur-pompier Atanga Nji » devrait faire tache d’huile.
