Par Eric Boniface Tchouakeu
Pour le Mouvement Réformateur, le changement de régime espéré par les Camerounais et envisagé par l’opposition, passe inéluctablement par la prise de contrôle de l’Assemblée Nationale, afin ensuite d’initier les réformes qu’il faut à travers des lois qui seront adoptées.
Et pour conquérir la majorité absolue des sièges dans la chambre basse du parlement, le Mouvement Réformateur, propose une mutualisation des forces des partis politiques de l’opposition, chose beaucoup plus facile selon Samuel Billong, comparé à la même démarche à l’occasion de la présidentielle, car il y a 180 sièges de députés en jeu aux législatives contre un seul fauteuil à l’élection présidentielle.
Cependant contrairement à l’Alliance Politique pour le Changement (APC), plus tournée vers la préparation de la prochaine présidentielle prévue en principe au quatrième trimestre 2025, et l’Alliance pour une Transition Politique au Cameroun (ATPC), la plateforme de l’Union pour une Majorité Parlementaire (UMP), a du mal à se frayer un espace au sein du milieu politique en tant que coalition ou alliance, et ce pour plusieurs raisons.
La plupart des acteurs préparent en effet davantage la prochaine présidentielle, c’est ce que l’observation laisse en tout cas transparaître, parce qu’elle est de loin l’élection la plus importante dans l’actuel système politique camerounais.
Selon la constitution, c’est par exemple le Président de la République qui définit la politique de nation et qui nomme aux emplois civils et militaires ; le Premier Ministre ne nommant qu’aux emplois civils de seconde zone comparativement aux nominations réservées au Chef de l’Etat.
Par ailleurs, les lois en vigueur offrent la possibilité de reporter sous certaines conditions, les élections législatives et municipales, ce qui est déjà arrivé à plusieurs reprises, et même si de nombreux acteurs de l’opposition appellent au strict respect du calendrier électoral. La présidentielle quant-à- elle ne peut être légalement reportée.
Nous pouvons enfin mentionner le poids politique du promoteur de la plateforme de l’Union pour une Majorité
Parlementaire. Bien qu’ils ne soient pas réellement nouveau sur la scène politique, le Mouvement Réformateur et son leader Samuel Billong, sont peu connus du grand public, parce qu’ils sont restés au moins pendant une dizaine d’années absents et n’ont resurgis sur la scène que depuis quelques mois.
En politique, les épreuves, la patience et surtout l’endurance ne sont pas à négliger et constituent parfois de sérieux atouts.
Dans une arène qui compte plus de 300 partis politiques, difficile qu’une idée, même si elle est intéressante, puisse rassembler ou rallier si elle n’est pas portée par un mouvement ou une personnalité d’envergure, capable d’influencer l’agenda politique.