Par Boris Ngounou
Du 1er janvier 2021 au 20 décembre 2023, l’État a versé près de 300 milliards Fcfa à Enéo, dépassant ainsi de 16,3 milliards le montant réclamé par l’entreprise britannique. Dans un contexte national de crise de l’énergie électrique, la Direction de la Trésorerie du ministère des Finances éclaire l’opinion sur la dette de l’État du Cameroun envers Eneo, le distributeur exclusif de l’électricité au Cameroun. De cette communication, il en ressort qu’entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023, le Trésor Public a versé à Eneo, un montant de 299, 9 milliards de Fcfa contre un montant global facturé de 283,5 milliards de Fcfa, soit un surplus de 16,3 milliards de Fcfa. Les responsables du ministère des Finances rassurent que ces chiffres aient été adoptés de commun accord entre les équipes du Minfi, d’Eneo et de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), avant d’être par la suite, consigné dans un procès-verbal.
À présent que l’État dit avoir réglé toute sa dette vis-à-vis d’Enéo, plusieurs observateurs avertis se posent la question de savoir si cette solvabilité de l’État suffira à assainir les finances dans le secteur de l’électricité et par ricochet, mettre un terme à la recrudescence des délestages au Cameroun ? Car en effet, Eneo a toujours présenté l’insolvabilité de l’État comme le facteur majeur du déséquilibre dans la fourniture de l’électricité. À la fin du mois de septembre 2023, Enéo réclamait à l’État ainsi qu’aux structures publiques, la somme de 234,5 milliards de Fcfa, au titre des factures de courant impayées.