Cameroun > Exploitation artisanale des mines: Le ministre siffle la fin du désordre

Par Ebenizer Diki

Dans une note interne signée le 15 mai denier, le ministre des mines de l’industrie et du développement technologique par intérim , Fuh Calistus Gentry invite les délégués régionaux et départementaux de son ministère à procéder au recensement et à la sensibilisation de « tous les artisans miniers et les opérateurs qui mènent des activités d’exploitation minière artisanale semi mécanisée sur la base des autorisations d’’exploitation artisanale, à bien vouloir déposer à la délégation départementale ou régionale pour transmission au ministère des mines, un dossier de demande d’autorisation d’exploitation artisanale semi mécanisée des substances précieuses et semi précieuses en vue d obtenir en régularisation , l’autorisation nécessaire à la conduite de leurs activités .»

Cette sortie du ministre faite suite aux nombreux cas de violation du code minier que l’on observe sur tous les sites d exploitation artisanale de mine au Cameroun.

Fuh Calistus Gentry souligne que de nombreux nationaux sollicitent et obtiennent des autorisations d’exploitation artisanale  pour après sous traiter avec des partenaires technico financiers qui utilisent ces titres pour des activités semi mécanisée ce qui est contraire à la loi.

En fait, selon le code minier en vigueur au Cameroun (14 décembre 2016), les autorisations d’exploitation artisanale sont exclusivement réservées aux nationaux qui dans leurs activités n’utilisent que des outils rudimentaires  tels les pioches les pelles les tamis etc…, malheureusement sur le terrain les détenteurs de ces autorisations sont pour l ‘essentiel des Etrangers ; bien plus ces derniers se livrent à des activités d’exploitation semi mécanisée qui elles requièrent l’usage des outils plus modernes notamment des pelleteuses , des excavateurs des pompes à eau etc.. Il résulte de ces activités une dégradation de l environnement qui ruine tous les efforts de conservation et de valorisation des écosystèmes, la déviation des lits des cours d’eau, la non réhabilitation des sites après exploitation, la pollution des sols et l’usage des substances chimiques interdites notamment le mercure pour amalgamer l’or. A côté de ces dégâts environnementaux, il y a la filouterie fiscale ; au lieu de payer l’impôt dû au statut de leur société, ces exploitants de la semi mécanisation paient plutôt l’impôt libératoire des exploitants artisanaux entrainant ainsi un gros manque à gagner pour l’Etat.

Pour mettre un terme à ce désordre le ministre des mines demandent à ces collaborateurs régionaux et départementaux de procéder au recensement de tous acteurs de la semi mécanisation qui devront par ailleurs formaliser leurs activités en mettant à jour un dossier ainsi que les statuts de la société conformément à l article 26 (3) du code minier.
Toutes fois, de nombreux experts se demandent si toutes ces mesures pourraient apporter l’assainissement espéré dans le secteur en l’absence d’un texte d’application de la loi minière de 2016.