Par Paul Tjeg
Les entreprises camerounaises spécialisées dans la commercialisation du bois font face à des restrictions dans le cadre de leurs activités depuis le début de la campagne 2023. Elles ne peuvent pas commercialiser le Doussié rouge et blanc, le Padouk et même l’acajou, en raison de leur inscription à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) en 2022. Cette situation qui peut à long terme affecter la trésorerie desdites entreprises n’est cependant pas insurmontable. Elle peut être réglée grâce à l’élaboration d’un Avis de commerce non préjudiciable qui viendra définir des quotas d’exploitation par essences concernées.
C’est ce à quoi s’attèlent, les entreprises membres du Groupement filière bois du Cameroun, de concert avec les autorités scientifiques locales que sont: le ministère des Forêts et de la faune, l’Agence Nationale d’Appui au Développement Forestier, et Ecole Nationale des Eaux et Forêts. Toutefois la rédaction de l’avis évoqué supra n’est pas chose aisée. Elle nécessite la constitution d’une banque de données que seules les entreprises spécialisées dans la commercialisation et la transformation du bois peuvent fournir. Ces dernières se sont d’ailleurs engagées à les soumettre dans les plus brefs délais aux autorités scientifiques qui vont se charger de les relayer auprès du secrétariat technique de la Cites
«L’inscription d’une essence à l’annexe de la Cites impose la rédaction d’un document. Pour élaborer le document il faut des données. Le secteur privé est venu prêt à fournir toutes les données nécessaires et l’accompagnement nécessaire pour permettre à l’autorité scientifique de travailler en toute transparence et de meilleurs délais»
a déclaré Jules Petang, du Groupement filière bois du Cameroun, le week-end dernier lors d’un atelier d’informations.
Pour mémoire, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.
Son annexe II comprend toutes les espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce des spécimens de ces espèces n’était pas soumis à une réglementation stricte ayant pour but d’éviter une exploitation incompatible avec leur survie. Le Cameroun a ratifié la Cites en 1981, s’astreignant ainsi au respect de ses statuts.