Recueillies par Joseph OLINGA N.
Me Dieudonné Happi, nommé président du Comité de Normalisation, decide de ne s’en tenir qu’aux trois points de sa mission : réformer les textes, organiser de nouvelles élections et gérer les affaires courantes. Ce qui sous-entend qu’il ne peut connaître des questions liées aux investissements, a fortiori quand ils sont litigieux. En l’occurrence, Me Happi avait trouvé sur sa table le dossier de la construction de l’immeuble siège sis à Warda et celui des stades Fecafoot de Bamenda, Bafia, Bangangte et Sangmelima. Il n’y a pas touché.
Priorité au Centre technique d’Odza
Seidou Mbombo Njoya, élu le 12 décembre 2018, a la légitimité et les coudées franches pour s’attaquer à ces deux dossiers. Le moins compliqué est le siège social, lancé par Iya Mohammed en 2013 et qui devait s’achever trois ans plus tard. Seidou Mbombo Njoya a un autre souci : le Centre technique d’Odza n’est pas digne de la Fecafoot qui dépense d’énormes sommes pour le stage des équipes nationales. Le Comité exécutif décide d’en faire sa priorité afin de doter le pays d’un Clairefontaine à la mesure de son ramage. Sur fonds Forward, estimés à 3 millions de dollars, les travaux du Centre technique sont lancés et presque achevés quand intervient le changement à la tête de la Fécafoot. Samuel Eto’o viendra juste y apposer la peinture. Prévu pour être inauguré en février 2022, le Centre technique ne le sera qu’un an plus tard et manque toujours d’équipements pour rendre opérationnel l’hôtel des Lions et des Lionnes et les locaux de la DTN.
L’esbroufe “Guimar”
Quant au siège, certes le départ inattendu de Iya Mohammed a perturbé le bon fonctionnement du chantier mais Guimar semble en avoir profité pour ne pas remplir tout son cahier de charges. Il apparaît qu’il a consommé et l’argent et les délais, et les travaux effectués ne sont pas proportionnels aux sommes reçues. La Fécafoot entre en négociations avec Guimar pour le parachèvement des travaux. Seidou est enthousiaste, il croit l’affaire facile : il annonce qu’il se donne un an pour finir les travaux. La Fécafoot a un fonds résiduel du projet d’un million de dollars auprès de la Fifa pour le démarrage. Mais Guimar ne peut plus finir les travaux, les décaissements restants ne peuvent lui suffire pour achever le travail, même en tenant compte de l’inflation. Il demande un avenant supplémentaire mais sa proposition est très élevée. La Fecafoot choisit la voie de la résiliation. Guimar contre-attaque en justice et la Fecafoot tient bon. Elle réussit à le déloger du site du chantier.
Au sujet de l’emprunt Fifa
La Fecafoot lance un appel d’offres ouvert pour les travaux de parachèvement de l’immeuble siège et sa commission des marchés, après examen des soumissions, choisit au terme du processus PAC International. La Fifa ayant ouvert un guichet de prêt à taux zéro pendant la période Covid, le Comité exécutif autorise un emprunt pour le financement des travaux d’achèvement. La Fifa analyse le projet et valide les plans et réaménagements proposés. Elle donne son accord pour un financement total de 5,5 millions de dollars dont un million sur fonds propres de la Fécafoot; elle prépare la paperasse pour la signature du prêt. Confiant, PAC International entame les travaux de crépissage sur fonds propres. Seidou Mbombo Njoya n’attend que sa réélection pour signer l’accord de prêt avec la Fifa afin que les travaux redémarrent. L’avance de démarrage est de 1 million de dollars logé dans le compte de la Fécafoot auprès de la Fifa. Seidou perd l’élection le 11 décembre 2021.
En décembre 2021 à Kribi, le nouveau Comité exécutif reçoit le DG de PAC International Gemme Ricci qui explique les détails du chantier. Mais Samuel Eto’o décide de tout remettre en cause, y compris les 4,5 millions de dollars de prêt déjà négocié auprès de la Fifa. Sa première décision est de rapatrier le million de dollars prévu pour le démarrage des travaux. Depuis lors, le projet de parachèvement de l’immeuble siège est de nouveau en hibernation. Le choix de résilier le contrat de PAC gagné au terme d’un appel d’offres ouvert et transparent ne pouvait être sans conséquence. A cela s’ajoute la sécheresse des caisses de la Fecafoot.