Par Mama Nsoufon
Plus de 500 habitations de la ville de Koutaba sont marqués de la Croix de Saint-André depuis quelques jours. Le fait est plus perceptible dans les quartiers Aéroport et Aéroport civil, au Lycée bilingue, sur la route de Didango et au quartier Haoussa. Les propriétaires des habitations et terrains visés par les déguerpissements présentent, pour l’essentiel, des titres fonciers dûment délivrés par les autorités administratives.
Bataillon des troupes aéroportées de Koutaba
L’initiative de déguerpissements des populations des habitants de certains quartiers de la ville de Koutaba, dans le département du Noun est portée par le Bataillon des troupes aéroportées de Koutaba (Btap). Une décision qui fait des gorges chaudes dans la ville militarisée et le département du Noun.
Des sources proches de l’affaire qui oppose les populations riveraines de l’aéroport de Koutaba au Bataillon des troupes aéroportées de la ville éponyme souligne que le titre foncier présenté par le corps d’élite de l’armée camerounaise date de l’année 2021. Les installations du Bataillon des troupes aéroportées de Koutaba y sont depuis l’année 1953.
Titres fonciers
Les versions divergent sur le terrain. Tandis que les populations présentent des titres fonciers délivrés par les autorités administratives, l’armée indique que ” ces espaces ont été acquis depuis 2001 chez les propriétaires autochtones, en vue de l’extension des installations du Btap.” L’armée souligne aussi que”les tensions observées sont liées au fait que les nouveaux habitants sont victimes du jeu trouble des anciens propriétaires.” Des propriétaires qui auraient été dédommagés avant de revendre les terrains et les habitations aux nouveaux propriétaires.
Les tensions entre les habitants des quartiers Aéroport et Aéroport civil, Lycée bilingue, route Didango et quartier Haoussa avec le Bataillon des troupes aéroportées de Koutaba datent de nombreuses années. La polémique autour de l’authenticité des différents titres de propriété est exacerbée par la différence des traitements vécus entre les occupants de ces espaces. Dans les faits, les habitations des militaires à la retraite et ceux de certaines personnalités n’ont pas été marqués de la Croix de Saint-André.