Par Mon’Esse
Le directeur général de Boissons du Cameroun, Stéphane Descazeaud, a décrit un secteur qui depuis 3 ans subit «un tsunami inflationniste sur les matières premières, les consommables, le carburant, le gaz, l’électricité, les salaires».
S’exprimant voici peu, lors de l’inauguration des travaux d’extension de l’usine de la capitale, Yaoundé, il a également regretté le fait que, depuis 5 ans, les prix des boissons stagnent au Cameroun, «le seul pays dans ce cas».
«(…) et bien évidemment les taxes, dont la nouvelle hausse des droits d’accises décidée dans la Loi de finances 2024, ne fait qu’apporter de l’insécurité à la fragilité déjà palpable», a dénoncé M. Descazeaud, notant au même moment que tout a augmenté sur le marché local.
Comme tous les autres industriels, a-t-il indiqué, Boissons du Cameroun, filiale du groupe français Castel, subit de plein fouet les trop nombreuses coupures d’électricité qui ont littéralement amputé ses capacités de production spécifiquement depuis décembre 2023 et endommagé nombres de ses équipements pour lesquels il n’a pas toujours les pièces de rechange disponibles.
Il en est ainsi pour ses fournisseurs locaux, dont le taux de rupture a atteint son paroxysme depuis quelques mois face à leurs difficultés de production.
Les conséquences sur le marché sont catastrophiques, a regretté le manager devant les autorités, citant pêle-mêle les ruptures de stocks à répétition, des filières entières menacées et, conséquence logique, des prix de vente sur le marché qui ne sont plus respectés.
Se targuant d’être le leader incontesté sur notre marché, Boissons du Cameroun revendique un chiffre d’affaires TTC de 729 milliards de francs, des taxes (TVA, droits d’accises, droits de douane, IS…) de plus de 367 milliards de francs, soit 50,3% de son chiffre d’affaires total avec des investissements ayant cumulé sur les 10 dernières années de l’ordre de 313 milliards de francs dont 53 milliards sur la seule année 2023.
Avec un plan d’investissement de 200 milliards de francs sur 5 ans, annoncé voici 16 mois, l’entreprise a, en mars 2023, acquisition de Guinness Cameroon et engagé 7,5 milliards pour améliorer l’outil de production et l’aligner sur les standards du groupe Castel.
Dans le pays depuis 76 ans, Boissons du Cameroun compte notamment 9 sites industriels, 35 centres de stockages répartis sur tout le territoire, 3165 collaborateurs permanents, 1173 prestataires, 781 employés sous-traitants directs, 2300 exploitations agricoles et coopératives, plus de 100.000 emplois indirects, 1616 fournisseurs locaux (88%).
L’extension de son usine de Yaoundé, apprend-on, va coûter plus de 21 milliards de francs et augmentera de 18% la fabrication des boissons et 31% leur surface de conditionnement.
Boissons du Cameroun déclare également avoir choisi d’anticiper et de se lancer dans la promotion du verre, afin de rendre le pays plus écologique, plus beau, plus vert «à l’heure où le monde croule sous les déchets plastiques, et où les pays dits riches optent pour des politiques ‘’0’’ plastique».