Par Mon’Esse
L’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) du Cameroun a récolté 180 tonnes blé dans son champ semencier sis dans la localité de Wassandé, région de l’Adamaoua, a rapporté mercredi le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.
Dans cette exploitation expérimentale de 45 hectares, les grains issus des variétés «Irad 1» et «Irad 2» seront bientôt mis à la disposition de coopératives en charge de leur multiplication, en même temps que ces dernières seront dotées des techniques de production nécessaires.
En juillet 2022, le président Paul Biya avait octroyé une enveloppe de 10 milliards Fcfa, étalée sur 4 tranches jusqu’en 2026 à l’Irad, pour la production de semences de qualité et la mise en place de structures locales de transformation du blé.
Cette mobilisation financière intervenait au moment où les acteurs du secteur déploraient une flambée des coûts du fret et des prix du blé sur le marché international du fait du conflit russo-ukrainien, le Cameroun important 35% du volume global de cette céréale du premier pays cité selon les données du Bureau de mise à niveau des entreprises.
En 2020, indique la même source, le Cameroun avait dépensé pour 156 milliards Fcfa pour l’importation de 860.000 tonnes de blé. C’est dans la même localité de Wassandé que naquit, en 1975 la Société de développement du blé (Sodéblé), avec pour ambition de promouvoir la culture et le développement de ce grain dans la partie septentrionale, de booster la production, mais également de mettre en œuvre des industries agricoles propres au Cameroun.
Trois ans plus loin, la structure réussissait à produire 18.000 tonnes de blé, les terres cultivables passant pour leur part de 1000 à 3520 hectares, grâce notamment un appui financier l’Agence Française de développement (Afd) de l’ordre de 2 milliards Fcfa.
Entreprise publique florissante, approvisionnant le marché national et exportant vers l’Afrique, la Sodéblé commence à péricliter lorsqu’elle est amenée à financer des projets infrastructurels, mais aussi à faire des dons aux dignitaires du pouvoir originaires du septentrion, allant jusqu’à financer des mariages et autres mondanités privées. A sa mort programmée, en 1989, elle continuait de produire plus de 125.000 tonnes de cette céréale.