Par Sandra Embollo
Depuis le 2 avril, le Belge Marc Brys, 61 ans, est le nouveau sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun, après avoir essentiellement travaillé dans son pays d’origine, aux Pays-Bas et en Arabie saoudite. Il a été choisi par l’entourage de Paul Biya, notamment pour des raisons financières, puisque c’est l’État qui assumera le salaire de Marc Brys et de son staff technique.
Le sélectionneur n’avait pas d’exigences démesurées : il touchera un salaire annuel – hors primes – de 480 000 euros. Mais il devra rétrocéder une partie de cette somme à deux de ses adjoints, le Belgo-congolais Joachim Muninga, qui était son adjoint à Louvain, et Giannis Xilouris.
« Plusieurs entraîneurs avaient adressé leur candidature, soit à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), soit au ministère des sports. Parmi celles reçues par la fédération figuraient les dossiers du Français Hervé Renard, du Portugais José Peseiro, et de l’Italien Fabio Cannavaro. Le premier, actuel sélectionneur de l’équipe de France féminine, demandait 2 400 000 euros par an, soit 200 000 euros par mois, alors que les deux autres n’exigeaient « que » 125 000 euros mensuels, soit 1 500 000 euros par an »,
Rappelle africaintelligence.
Le Français Rudi Garcia, passé notamment par l’Olympique de Marseille, l’Olympique lyonnais, l’AS Roma, Al-Nassr Riyadh (Arabie saoudite) et le SCC Napoli (Italie), était le plus gourmand avec des exigences à hauteur de 3 600 000 euros par an, soit 300 000 euros par mois. Le Serbe Miroslav Djukic avait les mêmes souhaits que José Peseiro et Fabio Cannavaro, alors qu’il n’a plus entraîné depuis 2020 lors de son passage au Sporting Gijon (Espagne). L’Espagnol Domènec Taurent, passé par New York City FC, Flamengo (Brésil) et Galatasaray Istanbul (Turquie), demandait 1 235 000 euros par an, soit 103 000 euros par mois.
L’Allemand Bernd Storck, qui a travaillé dans de nombreux pays dont la Hongrie, la Belgique et le Kazakhstan, visait les 50 000 euros par mois, soit 600 000 euros à l’année. C’est un peu plus que le Belge Vital Borkelmans, l’ancien coach de la Jordanie (45 000 euros par mois, soit 540 000 euros par an), et 100 000 euros de plus que le Gallois Christopher Coleman, l’ancien sélectionneur de son pays d’origine. Le ministère des sports, après avoir évalué les différentes candidatures, n’en a retenu que trois : celles de Marc Brys, de son compatriote Yves Venderhaege (Ostende, Courtrai, Cercle Bruges KSV), qui souhaitait obtenir 540 000 euros par an, et de l’ancien sélectionneur de la Pologne, Czeslaw Michniewicz, dont les prétentions s’élevaient à 1 200 000 euros par an, soit 100 000 euros par mois, ajoute le journal français.
La nomination a entraîné une virulente contre-attaque de la Fecafoot et de son président, Samuel Eto’o. L’instance a estimé ne pas avoir été associée au processus de recrutement, ce qui a été démenti par Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports. La fédération, qui a donc renié Marc Brys, a décidé, le 6 avril, de nommer elle-même prochainement un sélectionneur et un staff technique, entraînant le football camerounais dans une énième crise.
