Par Iliassou NCHINGOU
Il faut avoir beaucoup de patiences pour pouvoir se loger à l’Ouest. Face à l’exode interne à la région et les déplacés venus des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avoir un toit devient un vrai parcours du combattant. Entre location, achat et construction, les citoyens de cette partie du Cameroun usent de tous les moyens pour se loger. Les particuliers mettent de fortes sommes d’argent afin de construire des bâtiments luxueux. « J’ai un immeuble R+2 de 10 m². L’entrepreneur m’a fait un devis qui m’a coûté les yeux de la tête. Je ne disposais que d’une partie. Comme j’étais déjà engagé, j’ai contracté un crédit à la banque. Avec la main d’œuvre, j’ai dépensé plus de 42 millions de f ». A mentionné Martin F., entrepreneur. Le bâtiment mis en location par l’entremise d’un agent immobilier est constitué de plusieurs appartements. Les prix varient d’un quartier à l’autre et selon le standing. Cependant, d’autres propriétaires terriens passent par des cotisations. « Pour construire ma maison, j’ai utilisé les économies de plusieurs années de mon salaire. Membre d’une tontine, j’ai ramassé en dernière position, ce qui fait qu’ils ont commencé par moi la semaine d’après. Cet argent cumulé m’a permis de bâtir une maison d’une superficie de 8/10 de 4 chambres, un salon deux douches et une cuisine qui m’a coûté environ 5 millions avec la main d’œuvre. Ensuite, j’ai fait des économies pour avoir quelques dépendances derrière que je mets moi-même en location. J’ai les chambres de 8 000 et de 12 000 f/mois ». A expliqué Joseph Kengny, bailleur. Mais la demande est toujours plus grande que l’offre.
Pour pallier ce déficit, l’Etat du Cameroun à travers le ministère de l’Urbanisme de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) et ses partenaires au développement ont mis sur pied un projet de 100 logements. « Nous avons des logements sociaux déjà en service dans la ville de Bafoussam principalement à Kouekong grâce au Plan d’Urgence triennal (Planut) et la coopération chinoise. Nous y avons plusieurs catégories à des prix différents. Il existe deux modes d’acquisition : l’achat et la location ». A relevé Landry Ebene Nguembou, Chef Service régional de l’Habitat et de l’Architecture de l’Ouest.
En même temps, les Collectivités territoriales décentralisées ont elles aussi engagé des vastes chantiers communaux dans la région. « Grâce à l’accompagnement du Conseil régional de l’Ouest, nous avons un site à Bafang dans le Haut Nkam dont l’exécution est déjà à 57%, 3 sites à Pete – Bandjoun dont l’un est en cours de finalisation, un autre à Mbouda dans les Bamboutos et un terrain de plus de 5 hectares sécurisés à Dschang dans la Menoua ». A-t-il ajouté.
Dans l’un comme dans l’autre cas, l’Etat et ses partenaires ainsi que les particuliers mettent tout en œuvre pour que chaque citoyen puisse avoir un abri. Le rapport qualité – prix avec.
Les logements sont une affaire de tous à l’Ouest.