Par Mon’Esse
Les principales hypothèses tablent notamment sur l’accélération des prix des produits alimentaires et manufacturés importés, le relèvement des prix des produits pétroliers à la pompe, la dégradation des conditions climatiques impactant négativement le rendement agricole local, la persistance des perturbations des circuits d’approvisionnement tant au niveau extérieur qu’intérieur (problèmes sécuritaires), ainsi que la poursuite de la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar, avec pour conséquence le renchérissement du service de la dette extérieure et des importations.
Ainsi, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel est projetée à 4,3% en 2024 et 5,1% en moyenne sur la période 2025-2026. Le gouvernement précise que ces évolutions devraient être soutenues aussi bien par le dynamisme du secteur non pétrolier, soit 4,6% en 2024 et 4,8% sur la période 2025-2026, que par celui du secteur pétrolier (-2,2% en 2024 et +9,5% en moyenne sur la période 2025-2026).
«S’agissant particulièrement du secteur pétrolier, de nouveaux champs gaziers devraient entrer en production à partir de 2025 et viendraient compenser la baisse de la production pétrolière.»
Pour 2023, et selon les Finances, la mise à jour du cadrage macroéconomique de mai ramène la croissance à 3,8% contre 4,2% retenue pour la Loi de finances initiale. Cette reculade prend en compte la dégradation des perspectives de l’économie mondiale et les dernières évolutions de la conjoncture nationale, aussi bien le secteur pétrolier (-1,8% dans le cadrage révisé contre -1,3% dans la loi de finances initiale), que le secteur non pétrolier (4,2% contre 4,5%).
Dans le domaine des emplois du PIB, la consommation des ménages devrait progresser de 3,0% en dépit des tensions inflationnistes, mais l’investissement devrait ralentir à 2,6% contre 3,4% en 2022, en lien avec la baisse des investissements publics (-9,6%).
S’agissant des prix, l’inflation est estimée à 5,9% en 2023 contre 3% initialement prévue. Le déflateur du PIB non pétrolier a ainsi été porté à 2,9% contre 2,3% initialement. Les tensions inflationnistes devraient persister à 5,9 en 2023, contre 2,3 en 2021 et 6,3 en 2022.
Au plan du déficit budgétaire, base ordonnancement (dons compris), il est ramené à 0,8% du PIB en Loi de finances initiale 2023 contre 1,1% en 2022.
Quant aux dépenses, notamment les dépenses courantes, les salaires et les transferts aux ménages ont connu une augmentation dans le but de soutenir les mesures prises par le gouvernement à la suite du relèvement des prix des carburants à la pompe. Les dépenses d’investissements passent de 4,6% du PIB en 2022 à 3,9% en 2023, sous l’effet de la baisse sensible des dépenses sur financement intérieur.
S’agissant de la balance de paiements, le déficit du compte courant devrait s’aggraver de 0,1% du PIB pour se situer à 847,8 milliards (2,9% du PIB), en liaison avec la détérioration des soldes des biens et des revenus primaires. Le solde global devrait rester excédentaire de 169,9 milliards de francs en 2023, après 503,5 milliards en 2022.
En ce qui concerne la situation monétaire, elle progresse de 13,2% à fin décembre 2022 par rapport à fin décembre 2021 et se caractérise par une hausse de toutes ses composantes.
La position nette du gouvernement (PNG) baisse de 0,3%, résultante de sa contraction vis-à-vis des banques et de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et de sa hausse vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI).
Dans le même temps, les crédits à l’économie se renforcent de 13,7%, tirés par les crédits au secteur privé non financier (+12,0%) et les crédits aux entreprises publiques (+25,4%). Le taux de couverture extérieure de la monnaie se situe à 74% et les réserves de change représentent 7 mois d’importation des biens et services.