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Cameroun | Présidentielle 2025: Le pays sombrera-t-il dans le chaos?

A 19 mois de l'échéance, tous les indices pour une élection apaisée sont au rouge. Évocation.

Par panorama papers
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Par Léopold Dassi Ndjidjou

Le premier signal vient de la contestation vive de l’institution neutre chargée des élections qu’est Elecam. Si par le passé comme en 2018, il y a eu un mémorable contentieux postélectoral, cette année, à près de 19 mois de l’élection présidentielle, Elecam est déjà traînée devant les tribunaux pour des raisons diverses à l’exemple de la plainte d’Abdouraman Halmadou pour la non-publication de la liste nationale des électeurs. Il en va de même de Jean Michel Nintcheu qui a attrait de directeur général des élections, Erik Essousse devant le juge pour « abus de fonction et d’atteintes aux droits civiques ». A côté de tout ceci, il ne faut pas oublier la mouture de revendications déposée par une plateforme de 7 partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile pour une réforme consensuelle du Code électorale. Si Elecam ou le Code électoral sont si décriés aujourd’hui, qu’en sera-t-il après l’élection? N’est-il pas temps de construire un minimum de consensus autour de tous les acteurs électoraux ?

Le deuxième signal qui est au rouge est la rupture qui semble se consolider entre les coalitions des partis politiques et le Minat. Paul Atanga Nji les traite de clandestin tout en réitérant sa détermination de recourir au besoin à la force pour les mettre au pas. Ainsi, des consignes fermes ont été données aux dix gouverneurs de région de traiter comme un casus belli toute réunion de l’Alliance politique pour le changement (Apc) et l’Alliance pour une transition politique au Cameroun (Atp). Les camps se regardent en chiens de faïence, prêts à en découdre. La situation est très volatile et va aller davantage en s’intensifiant jusqu’à la survenue éventuelle de ce que tout le monde redoute comme funeste, irréparable. Qui mettra le premier de l’eau dans son vin? La décision du Minat a soulevé un tollé et on attend toujours de voir l’aménagement qu’il apportera à son engagement d’écrabouiller toute forme de résistance.

Au sein des partis politiques, la situation n’est guère apaisée. Cabral Libii et le fondateur du Pcrn se déchirent pour le leadership du parti. Le Minat est silencieux sur le coup. Au sein du Rdpc, le parti au pouvoir, on voit des signaux qui annoncent que le magma n’est pas loin de la surface. Sur la toile récemment, on a vu des officines annoncer la candidature de certaines grandes figures du régime à l’exemple du Premier ministre, du Secrétaire général à la présidence de la République ou de Franck Biya, le fils de Paul Biya. Aucun des trois n’a ni affirmé, ni démenti et la houle est tombée de ce fait. Par contre, Titus Edzoa a pris tout le monde à contre-pied en annonçant, lui que l’opinion présente comme un militant du Rdpc, son intention de conduire une transition politique au Cameroun. Et puis il n’y a rien! L’opinion attend dans un silence sinistre, conscient que dans les chaumières, on fourbit les longs couteaux.

Cette logique de clash n’épargne pas l’Église. On a vu au sein de l’Église presbytérienne camerounaise, cette guerre de des tranchées entre les fidèles, née au sommet de l’État de la mésentente entre le Premier ministre et le ministre du culte. On pensait que cette division ouverte n’était que l’apanage de l’Église évangélique du Cameroun. Que non! Même la Vraie église de Dieu au Cameroun est entrée dans la danse. Les factions se renforcent pour s’affronter dans la quête de la gestion de l’église. Pendant ce mois de Ramadan, il y a des bruits qui montent du milieu islamique pour afficher les divisions sur tel ou tel autre point. Le débat sur Equinoxe Soir du 20 mars 2024 est évocateur dans ce sens. C’est préoccupant.

Le tribalisme n’est pas en reste. Au fur et à mesure que les candidatures vont se préciser à l’élection présidentielle, les failles de division et de haine vont se créer entre les différentes communautés qui auront des candidats en lice et à même de challenger sérieusement le chef de l’État. L’année dernière, l’opposition entre Paul Biya et Maurice Kamto a livré toute la plénitude du risque de clash intercommunautaire du fait de la politique. Les vicissitudes de 1992 sont encore vivaces dans les mémoires. Malgré les différentes mesures pénalisant le tribalisme, rien n’y fait à chaque fois que l’élection présidentielle pointe son nez. Comme on le voit, l’année 2025 s’annonce très incertaine. Pour l’heure, on redoute le calme apparent qui semble tenir le landerneau politique, tel un silence qui précède une déflagration.

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