Par Mon’Esse
Pendant cette longue période, les 450 passagers du train Express reliant Douala à Yaoundé, les métropoles économique et politique du pays, sont restés coincés sur les rails, et aucun train marchandises n’a pu circuler pendant que les protestataires, eux, obstruaient le passage.
Le même scénario, moins long cette fois, avait déjà eu lieu en fin mars sur la même voie, obligeant le ministre des Transports, Jean Ernest Ngallé Bibehe et les responsables du transporteur à se rendre sur place pour une réunion de conciliation.
Ce jour-là, Camrail avait, par voie de communiqué, réitéré «la constance de sa politique visant à proposer, à ses clients et aux populations riveraines, des solutions de transport adaptées à leurs besoins», s’engageant du même coup à prendre des mesures destinées à assurer la fluidité des convois ferroviaires, particulièrement des trains voyageurs, principal moyen de déplacement des populations riveraines et de leurs biens le long de la voie ferrée.
Mais la situation, sur cette voie semble plus complexe, explique un spécialiste qui met en avant l’indiscipline des riverains, dont le train est le principal moyen de desserte de leurs localités enclavées et l’état de plus en plus vétuste du matériel roulant, que le gouvernement n’a pas renouvelé depuis de longues années.
«Ici et là, non seulement les riverains exigent des arrêts plus longs du train, pour leur permettre de charger ou décharger leurs colis, mais désormais leurs revendications touchent désormais la fourniture en eau potables, en électricité ou encore la construction des routes», explique ce natif du coin, pointant en outre un doigt accusateur sur «certains commerçants grossistes, qui manipulent les esprits fragiles pour leurs propres intérêts».
Il est urgent, ajoute-t-il, que deux partenaires mettent en pratique les résolutions de mars 2024 consistant, aux côtés des autorités traditionnelles, à poursuivre leur politique de sensibilisation des populations, relatives aux conditions de transport des voyageurs et aux dangers du chemin de fer, mais aussi pour des échanges avec les mêmes populations ainsi que l’évaluation du niveau d’exécution des différents projets objet de leurs doléances, visant l’amélioration des conditions de vie et de transport.