Par Mon’Esse
Le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, a vivement dénoncé sa tentative d’éviction par le directeur général du contrôle général de l’Institut, Blaise Eugène Nsom, qui depuis mercredi, 7 février, a instauré un gouvernement de quatre responsables appelé à suppléer la fin du mandat, intervenue la veille du patron tchadien.
Dans une correspondance adressée aux plus hauts responsables de l’Institut d’émission, il constate que ledit directeur, depuis un certain temps «dépasse de manière répétitive les limites de ses compétences et empiète sur les responsabilités réservées au gouverneur et vice-gouverneur par les statuts de la Banque».
Selon Abbas Mahamat Tolli, les abus d’autorité et les agissements non professionnels de M. Nsom prennent souvent la forme de directives aux services opérationnels, en violation des dispositions de la charte d’audit.
Et d’affirmer que la déclaration de vacance du poste de gouverneur relève du ressort des organes de décision, suite à la nomination du prochain gouverneur, et en aucun cas du directeur général du contrôle général, placé sous l’autorité du gouverneur.
«J’invite tous les responsables de la Banque à respecter la hiérarchie et à travailler dans la sérénité, en n’accordant aucune importance à ce courrier qui est nul et de nul effet», conclut le citoyen tchadien.
Abbas Mahamat Tolli, qui jouit d’un mandat de sept ans, non renouvelable, avait pris fonction le 6 février 2017 en remplacement du Gabonais Lucas Abaga Nchama.
Le sortant, appuyé par le gouvernement de son pays d’origine et selon des sources introduites, est actuellement en campagne pour le poste de président de la Banque africaine de développement (Bad) dont le mandat, actuellement occupé par le Nigérian Akinwumi Adesina et qui sera ouvert en 2025.