Par Joël Onana
Cette décision souligne les longueurs que les républicains de la Chambre vont essayer de défendre Trump avant une éventuelle inculpation, même s’ils reconnaissent qu’ils ne connaissent pas toute l’étendue des accusations potentielles. Les trois présidents – le président de la magistrature de la Chambre Jim Jordan, le président de la surveillance de la Chambre James Comer et le président de l’administration de la Chambre Bryan Steil – ont envoyé une lettre appelant à témoigner du procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, et critiquant son enquête sur Trump comme un « abus sans précédent du pouvoir de poursuite ». C’est le dernier effort des républicains de la Chambre pour essayer de brouiller les pistes avant la possibilité que Trump devienne le premier ancien président à être inculpé.
Les trois présidents écrivent qu’ils ont l’intention d’enquêter pour savoir si Bragg et son bureau ont utilisé des fonds fédéraux de sécurité publique dans le cadre de son enquête du grand jury sur un plan d’argent silencieux impliquant l’actrice de films pour adultes Stormy Daniels.
“Votre décision de poursuivre une telle poursuite politiquement motivée … nécessite un examen minutieux du Congrès sur la manière dont les fonds de sécurité publique alloués par le Congrès sont mis en œuvre par les forces de l’ordre locales”.
ont écrit les présidents.
La lettre intervient après que le président de la Chambre, Kevin McCarthy, a appelé les commissions compétentes à enquêter sur les actions de Bragg. McCarthy a admis qu’il ne savait pas si des fonds fédéraux avaient réellement été utilisés pour l’enquête, mais a fait valoir que c’était la raison pour laquelle les républicains de la Chambre devaient enquêter. Le bureau du procureur de Manhattan a refusé de commenter samedi si un financement fédéral avait été utilisé pour soutenir les enquêtes sur Trump. McCarthy a défendu lundi la décision de trois de ses présidents de comité d’exiger des témoignages – avant même la fin de l’enquête de Bragg et avant qu’il ne révèle les accusations portées contre Trump. L’orateur a déclaré que les républicains ne faisaient que “poser des questions”.
Cnn a pressé McCarthy au sujet du GOP intervenant au milieu d’une enquête criminelle. “Laissez-les poser des questions, cela donne plus d’informations”, a déclaré McCarthy. “Il n’y a rien de mal à poser la question.” McCarthy a par la suite évité de multiples questions quant à savoir s’il pouvait soutenir la candidature de Trump à la Maison Blanche au milieu de l’acte d’accusation potentiel.
“C’est un jeu politique”, a déclaré McCarthy à propos du procureur, répétant son attaque contre Bragg et affirmant qu’il ignorait les crimes plus graves à New York. Les démocrates ont critiqué la décision du président du House GOP, arguant que cela équivaut à une “ingérence” dans l’enquête. Le représentant Jerry Nadler, le plus haut démocrate du comité judiciaire de la Chambre, a tweeté que les républicains “se nouent pour protéger” Trump “aux dépens du peuple américain, des forces de l’ordre et de notre système juridique”. Le démocrate de New York a ajouté: “Jim Jordan et Kevin McCarthy: laissez tomber Nyc et arrêtez de vous mêler des enquêtes en cours.” Jordan, dans une interview avec Cnn, a défendu son appel à Bragg pour qu’il témoigne au sujet de l’enquête en cours sur Trump, et a soutenu que Trump n’avait pas commis de crime – tout en reconnaissant qu’il ne connaissait pas toute l’étendue des accusations potentielles.
«Nous voulons que M. Bragg vienne témoigner – venez pour un entretien transcrit et nous voulons les communications qui ont eu lieu entre son bureau et le DOJ. Donc, nous avons demandé toutes ces informations », a-t-il déclaré à Cnn.
