Par Sandra Embollo
Une opération secrète révélée au grand jour. Selon Reuters, l’agence centrale de renseignement américain (Cia) a lancé une campagne clandestine sur les réseaux sociaux chinois en 2019. Autorisée par Donald Trump alors qu’il était encore le président des Etats-Unis, elle visait à retourner l’opinion publique chinoise contre son gouvernement en répandant des rumeurs sur ses plateformes.
Une petite équipe de la Cia créée dans cet objectif aurait ainsi créé de faux comptes sur les réseaux sociaux, pour diffuser ces rumeurs, telles que des allégations selon lesquelles des membres du Parti communiste cachaient des gains frauduleux à l’étranger. Elle aurait également critiqué les initiatives du gouvernement chinois, affirmant par exemple qu’un programme finançant des projets d’infrastructure dans d’autres pays était corrompu.
Une opération au-delà de la Chine
Le but de cette opération était aussi d’attiser la paranoïa chez les hauts dirigeants du pays et donc, d’obliger le gouvernement à consacrer des ressources à la chasse aux intrusions dans l’Internet qu’il contrôle étroitement.
Avec cette campagne, la Cia ne cherchait pas seulement à influencer l’opinion publique chinoise. Ses agents ont en effet utilisé les réseaux sociaux pour en faire de même dans d’autres pays où la Chine et les Etats-Unis sont en concurrence pour l’influence. Ils ont ainsi pris pour cible l’opinion publique en Asie du Sud-Est, en Afrique et dans le Pacifique Sud.
La Cia a refusé de répondre aux sollicitations de Reuters, qui n’a pas pu confirmer si le programme était toujours en place. De son côté, un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a réagi à ses révélations en déclarant qu’elles prouvent que le gouvernement américain utilise “l’espace de l’opinion publique et les plateformes médiatiques comme des armes pour diffuser de fausses informations et manipuler l’opinion publique internationale”.