Par Adams Newman
« Je signerai ce texte et m’adresserai au peuple américain dès qu’il arrivera sur mon bureau. » Joe Biden n’a pas attendu longtemps après le vote pour se féliciter pour l’adoption du texte. Et il s’est exécuté, en promulguant la loi dès ce mercredi 24 avril. « Nous allons immédiatement garantir et acheminer cette aide, dont de la nourriture, des fournitures médicales et de l’eau potable », a-t-il ensuite expliqué, au sujet de Gaza, lors d’une conférence de presse, évoquant une population palestinienne qui « souffre cruellement » face au désastre humanitaire en cours.
Concernant le volet israélien du texte, « mon engagement pour Israël est à toute épreuve », a tenu à réaffirmer le président américain. « La sécurité d’Israël est extrêmement importante », précise-t-il, en référence à la récente attaque directe menée par l’Iran sur le territoire israélien. Le plan d’aide américain de 95 milliards de dollars, qui comprend donc des fonds pour l’Ukraine, Israël, mais aussi Taïwan, ou encore un ultimatum à TikTok, a reçu un très large soutien au Sénat américain. « Enfin, enfin, enfin. Ce soir, après plus de six mois de travail acharné, et de nombreux rebondissements, l’Amérique envoie un message au monde entier : nous ne vous tournerons pas le dos », a applaudi le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, à l’issue du vote.
La conséquence la plus immédiate est que l’aide américaine à l’Ukraine, bloquée depuis le début de l’année, va pouvoir reprendre très rapidement. Sur les 60 milliards de dollars prévus par le texte, un milliard de matériels va partir dans les tout prochains jours, d’ici à la fin de la semaine pour le plus urgent. Les militaires américains se préparent depuis longtemps, et il n’y a vraisemblablement plus qu’à faire le plein des transports pour envoyer vers l’Ukraine les munitions américaines, notamment pour l’artillerie dont le pays est privé depuis le début de l’année. Pour répondre à délai aussi court, pas le choix: le matériel ne traversera pas l’Atlantique.
Les États-Unis vont directement piocher dans les réserves de leurs propres forces positionnées en Europe, notamment en Allemagne et en Pologne. « Pour ces forces américaines, il y a des stocks qui sont mis en place. Ils considèrent qu’ils peuvent envoyer des stocks de munitions qui sont demandés directement en Ukraine, et les États-Unis recomplèteront les stocks là où ils étaient », explique le général Dominique Trinquant, spécialiste des relations internationales.
Nécessité a fini par faire loi
Et il faut privilégier le plus urgent pour soulager l’Ukraine. La situation militaire sur place est critique. Les combats sont toujours aussi intenses dans l’est et le pays est en proie à des pénuries de munitions. La première livraison concernera des « missiles antiaériens, missiles antichars et obus. En revanche, il y a des décisions à prendre sur des systèmes d’armes qui viendraient des États-Unis ou qui seraient fournis par les forces américaines en Europe », ajoute le général.
Les systèmes d’armes ne sont donc pour l’instant pas compris dans ce premier envoi de matériel militaire. Ils devraient suivre dans les prochaines livraisons, tout comme les missiles à longue portée, une première pour les États-Unis, qui s’étaient jusqu’à maintenant opposés à leur envoi pour ne pas provoquer la Russie. Sur les réseaux sociaux, Volodymyr Zelensky s’est dit « reconnaissant envers le Sénat des États-Unis pour avoir approuvé une aide vitale pour l’Ukraine ».
