Par Julie Peh
Habituellement, l’installation d’un écran géant sur la place du Trocadéro, à Paris, permet de visionner des compétitions sportives de haut niveau. Ce lundi 4 mars après-midi, sur le parvis des Droits-de-l ’Homme, un événement d’une tout autre nature pourra être suivi en direct : le vote, par le Parlement réuni en Congrès, du projet de loi constitutionnel inscrivant l’interruption volontaire de grossesse (Ivg) dans la Constitution. Pour la Fondation des femmes et les associations féministes organisatrices, en partenariat avec la Mairie de Paris, il s’agit ainsi de célébrer un « événement festif et historique ».
Un « moment historique ». L’expression est revenue dans toutes les bouches depuis l’adoption, mercredi 28 février au Sénat, de ce projet de loi constitutionnel, ouvrant la voie à la réunion du Congrès. L’historienne Christine Bard, spécialiste de l’histoire des femmes et du genre, observe que « ce n’est pas si fréquent que ça que l’on qualifie un moment d’historique ». Soit « un moment que l’on ressent comme très important et qui a un retentissement symbolique fort ». L’entrée de l’avortement dans la Constitution mérite-t-elle ce vocable ? L’historienne en convient, ajoutant avec malice : « Je n’avais jamais vu au Sénat de tels cris de joie de femmes, rien que ça c’est historique. »