Par Joël Onana
En latin, on appelle cela une investigatio praevia. Une enquête préliminaire va donc être ouverte par le Vatican sur le cardinal Jean-Pierre Ricard. Dans une lettre lue lundi dernier depuis Lourdes par le président de la conférence épiscopale, l’ancien archevêque de Bordeaux avouait avoir eu une « conduite répréhensible » il y a 35 ans avec une mineure.
Pour le moment, le Saint-Siège évalue « la personne la plus apte à mener cette enquête, a expliqué le porte-parole du Vatican, avec l’autonomie, l’impartialité et l’expérience nécessaires », a-t-il précisé. Il s’agit selon lui de « compléter l’examen de ce qui s’est passé ». L’enquête vaticane vient en effet s’ajouter à celle ouverte devant la justice civile en France par le parquet de Marseille pour « agression sexuelle aggravée ».
Jean-Pierre Ricard, qui était encore de passage à Rome à la fin de l’été, pourrait perdre non seulement ses droits liés au cardinalat, mais aussi, dira l’enquête à son terme, être « renvoyé de l’état clérical », la peine la plus lourde dans le droit canonique. Selon les normes de l’Église, ce procès en interne devrait s’ouvrir quand la procédure civile en France sera achevée. Le Vatican peut même demander des pièces à la justice française pour compléter son dossier.