Par René Mbarga
Le tribunal de commerce de Paris avait sommé les propriétaires de la chaîne Telesud, de trouver un repreneur au plus tard en septembre 2019. Dos au mur, son propriétaire d’alors, le camerounais Constant Nemaleu l’avait cédé au franc symbolique à un fonds luxembourgeois.
Avant l’acquisition de ce média de l’audiovisuel, à l’audimat nul par la maffia pilotée de mains de maître par le grand argentier de l’État du Cameroun Louis Paul Motaze, le ministre du cabinet civil Samuel Mvondo Ayolo et leur pion Jean Pierre Amougou Belinga ; Telesud avait déjà connu des fortunes diverses. Créée à l’orée des années 2000 à Aubervilliers une banlieue parisienne par l’urbaniste d’origine camerounaise Constant Nemaleu, 3ATelesud avait eu pour premier actionnaire majoritaire, l’un des fils Eyadema. Lassé d’y injecter des sous ; le concerné se désengagea au profit de Pascaline Bongo en 2006; qui s’engagea au terme d’un accord à renflouer la chaîne Telesud à hauteur de 4,5 millions d’euros par an. Confrontée à un endettement abyssal d’environ 950.000€, la demie sœur du chef de l’exécutif gabonais laissa à son tour tomber Telesud en 2016. Après une décision du tribunal du commerce de Paris, sommant ses propriétaires à liquider les droits de cette chaîne, dans les plus brefs délais; celle-ci fut rachetée au franc symbolique, par un fonds luxembourgeois en septembre 2019.
L’escroquerie du siècle…
Lorsque Louis Paul Motaze, Samuel Mvondo Ayolo et leur partenaire en affaires Jean Pierre Amougou Belinga s’engagent à racheter Telesud, à 3,5 milliards de francs Cfa via la ligne 94, cette chaîne de télévision ne vaut pas un kopeck de plus. Il s’agit davantage, d’une vaste opération de détournements de deniers publics maquillée. Nonobstant les motivations mises en avant, il est aujourd’hui évident que les 3,5 milliards de Fcfa débloqués pour les besoins de la cause ; ont probablement fini dans les poches de Motaze, Mvondo Ayolo et leur pion. Au moment où l’option d’une nouvelle mise en vente de Telesud défraie actuellement la chronique ; une question coule de source : l’État du Cameroun recouvrira t’il finalement les fonds déboursés ?