Accueil PolitiqueAfrique Gabon > Coopération militaire: La France suspend ses activités avec Libreville « en attendant que la situation politique se clarifie »

Gabon > Coopération militaire: La France suspend ses activités avec Libreville « en attendant que la situation politique se clarifie »

Quatre cents soldats français sont stationnés en permanence au Gabon, dans le cadre de cette coopération bilatérale. Le général Oligui, nouvel homme fort du pays, qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, a fermé la porte à l’ancienne opposition qui lui demandait de remettre le pouvoir aux civils.

Par panorama papers
0 commentaire 10,5K vues

Par Sasha Blanche, Avec Afp

Le général qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon il y a deux jours a promis, vendredi 1er septembre, des institutions « plus démocratiques » et respectueuses des « droits humains », mais sans « précipitation ». Le général Brice Oligui Nguema doit prêter serment en tant que « président de la transition » lundi.

Lors de rencontres menées à un rythme effréné avec « les forces vives de la nation », des partis, le corps diplomatique, les organisations internationales et les bailleurs de fonds, il a insisté sur le fait qu’il voulait rassurer à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Le militaire a également ciblé « la corruption » de l’ancien pouvoir de M. Bongo, dont la famille dirigeait ce petit Etat d’Afrique centrale riche de son pétrole depuis plus de cinquante-cinq ans.

Mais en promettant une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral, le nouvel homme fort du Gabon a aussi fermé la porte aux principaux partis de l’ancienne opposition qui l’exhortaient à rendre le pouvoir aux civils. Ils lui demandaient de le confier à Albert Ondo Ossa, officiellement arrivé deuxième à la présidentielle du 26 août, mais qui revendique la victoire, accusant l’ancien régime de fraudes.

Sébastien Lecornu différencie les coups d’Etat au Gabon et au Niger

L’armée dit d’ailleurs avoir perpétré son putsch mercredi parce que les résultats proclamant M. Bongo réélu avaient été truqués. La junte a fustigé la « gouvernance irresponsable et imprévisible » du président déchu. Le général avait convié vendredi le corps diplomatique et les organisations internationales, mais les pays, occidentaux et africains notamment, qui avaient condamné le coup d’Etat, n’ont pas dépêché leurs ambassadeurs mais des diplomates de rang inférieur, ont témoigné pour l’Agence France-Presse (AFP) des participants.

Les activités de quelque 400 soldats français, stationnés en permanence au Gabon, dans le cadre de la coopération militaire bilatérale, ont été suspendues « en attendant que la situation politique se clarifie », a déclaré le ministre des armées français, Sébastien Lecornu, dans un entretien au Figaro publié vendredi soir.

M. Lecornu a tenu à différencier les coups d’Etat au Gabon et au Niger. « La France condamne tous les coups de force (…) Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays », a souligné le ministre français.

Nouvelle Constitution promise

Le leader du putsch a affirmé que la dissolution des institutions était « temporaire », assurant qu’il s’agissait d’en faire « des outils plus démocratiques », notamment en « matière de respect des droits humains, des libertés fondamentales, de la démocratie et de l’Etat de droit, mais aussi de la lutte contre la corruption qui est devenue monnaie courante dans notre pays ».

Devant la société civile, le général Oligui, chef de la toute-puissante garde prétorienne de la famille Bongo, a ensuite promis une nouvelle Constitution, et un nouveau code électoral, mais sans « confondre vitesse et précipitation ». « Qui va lentement, va sûrement », a-t-il asséné.

M. Bongo est en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d’Etat. Sylvia Bongo, son épouse, franco-gabonaise, est détenue au secret, ont indiqué ses avocats vendredi en annonçant avoir déposé une plainte en France pour détention arbitraire. Lors d’un discours jeudi, mais retransmis vendredi par les télévisions d’Etat, le général Oligui a sermonné plus de deux cents chefs d’entreprises gabonaises en accusant certains d’avoir alimenté la corruption au sommet du pouvoir.

Le regard noir, le militaire leur a reproché un manque de « patriotisme », les a sommés de « se remettre en cause » et de « stopper » la pratique répandue de la « surfacturation » dans les contrats avec l’Etat, donnant lieu à des rétrocommissions à de hauts responsables. Il a agité la menace de poursuites.

« Milliards de francs CFA »

Au même moment, les télévisions publiques diffusaient des images de l’un des fils du président déchu, Noureddin Bongo Valentin, et d’autres jeunes proches de lui « et de la première dame », hauts responsables du cabinet de M. Bongo, tous arrêtés le jour du putsch. Ils étaient montrés devant des malles, des cartons et des sacs débordant de liasses de billets de banque pour des « milliards de francs CFA » (millions d’euros).

Les putschistes les accusent – Noureddin Bongo inclus – de « haute trahison », « détournements massifs de deniers publics » et « falsification de la signature » du chef de l’Etat. A Paris, vendredi, les avocats de l’ex-première dame Sylvia Bongo ont déposé plainte pour « détention arbitraire » avec un autre de ses fils, Jalil. « Elle est retenue dans un endroit indéterminé au Gabon », a assuré à l’AFP à Paris MFrançois Zimeray. Les avocats « exigent » l’autorisation de « visites » de membres du Consulat général de France à Libreville.

Sylvia Bongo et son fils Noureddin étaient les cibles, ces dernières années, d’accusations de l’opposition, de la société civile et de médias affirmant que, depuis un grave AVC en 2018, Ali Bongo était affaibli et « manipulé » par certains de ses « proches ».

Ali Bongo avait été élu en 2009 à la mort de son père, Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de quarante et un ans et constituait l’un des piliers de la « Françafrique », puis réélu difficilement en 2016, dans un scrutin que l’opposition dénonçait déjà comme truqué.

Subscribe
Notify of
guest

0 Comments
Inline Feedbacks
View all comments

à Lire Aussi

About Us / QUI SOMMES NOUS

As its name suggests, Panorama papers is a general information site which covers most of the world’s news in broad terms. We also have a YouTube channel where you will find great interviews and other current videos. Panorama papers is a PANORAMA GROUP LLC product. We work with our own means (without sponsors), to provide you with free and credible information.

US CONTACT

  1. 13384 Marrywood Court, Milton, Georgia 30004, United States of America;
  2. Email:  info@panoramapapers.com
  3. Tel.: +17707561762, +17035012817 
  4. Africa Office BP. 35435 Yaoundé-Bastos, Cameroon (+237) 699460010

SILICON VALLEY 237 APPELEZ VITE

© Copyright 2022 – PANORAMA GROUP LLC  All rights reserved. Deasigned by Adama Fofere Namen

0
Cliquez pour commenterx
()
x