Par Gabrielle Mekoui
Lundi dernier, la cour criminelle spéciale de Libreville s’est prononcée sur le cas de Laurent Mba, ancien commissaire général adjoint à l’Intégration régionale du Gabon. Après être reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés (ce haut cadre du ministère des Affaires étrangères avait soustrait 430 millions de francs Cfa dédiés aux cotisations du Gabon dans les instances régionales), il a été condamné à 10 ans de prison (4 ans et 4 mois avec sursis). Incarcéré depuis le 19 février 2020, il devrait logiquement retrouver la liberté le 19 juin prochain grâce à cette peine de prison plutôt clémente qui semble être la marque de cette cour criminelle spéciale de Libreville chargée de juger les criminels en col blanc de l’opération Scorpion.
Pour rappel, Laurent Mba, ancien commissaire général adjoint à l’Intégration régionale du Gabon avait réussi à mettre sur pied une manœuvre frauduleuse avec la complicité d’un entrepreneur sénégalais. Au lieu de payer des cotisations du Gabon aux instances régionales, il avait décidé d’allouer ces fonds à l’achat de matériel de bureau. Et en retour, il se faisait verser au moins 60 millions de francs Cfa en guise de retrocommission conclue de gré à gré par cette entreprise adjudicataire du marché.
Pour rappel, les faits remontent en 2020, où plusieurs opérations financières jugées frauduleuses avaient été détectées. Les soupçons sont dirigés vers Laurent Mba a par rapport à la destination de 430 millions de francs Cfa placés sous sa tutelle. Sa combine sera mise à nue ( grâce à un arrangement avec un opérateur sénégalais, il a, au lieu de payer les cotisations du Gabon aux instances régionales, décidé d’allouer ces fonds à l’achat de matériel de bureau).
Laurent Mba écope quand-même d’une peine de 10ans d’emprisonnement avec sursis de 4ans 4 mois malgré qu’il ait reconnu partiellement les faits qui lui sont reprochés. On peut dire qu’il a bénéficié d’une peine clémente au regard de tous ces crimes contre l’Etat (détournement et concussions) . Ce fut également le cas au sortir du procès de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga, et son beau-frère (ministre des Mines Tony Ondo Mba), la semaine dernière.