Par Julie Peh
Ce rapport souligne comment la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance, exacerbées par la violence croissante des gangs, ont gravement affaibli l’État de droit, menant les institutions à un effondrement imminent. Les affrontements en Haïti ont augmenté depuis fin février, avec une escalade récente des violences des bandes armées, incluant des attaques contre des postes de police et l’aéroport international. Le Premier ministre Ariel Henry a démissionné le 11 mars suite à cette situation. Les affrontements en Haïti ont augmenté depuis fin février, avec une escalade récente des violences des bandes armées, incluant des attaques contre des postes de police et l’aéroport international. Le Premier ministre Ariel Henry a démissionné le 11 mars suite à cette situation.
En 2023, la violence des gangs a déjà causé la mort de 4 451 personnes et blessé 1 668 autres. Rien qu’au cours des trois premiers mois de 2024, 1 554 personnes ont été tuées et 826 blessées. Le rapport met en lumière les brigades d’autodéfense formées pour contrer la violence des gangs, mais qui se livrent également à des actes de justice expéditive. En 2023, 528 cas de lynchage ont été signalés, suivis de 59 autres en 2024. Concernant les crimes sexuels, le rapport décrit des femmes violées par des membres de gangs, souvent après avoir assisté à l’assassinat de leur conjoint. Les enfants, garçons et filles, sont également recrutés et maltraités, craignant des représailles s’ils tentent de quitter les gangs.
Malgré l’embargo sur les armes, les gangs continuent de s’approvisionner grâce à des frontières perméables, disposant ainsi d’une puissance de feu supérieure à celle de la police. Le rapport appelle à un renforcement des contrôles nationaux et internationaux pour endiguer ce trafic. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a souligné la nécessité urgente d’une mission multinationale de soutien à la sécurité pour restaurer l’État de droit et protéger la population.
Enfin, le rapport insiste sur la nécessité de politiques visant à restaurer l’État de droit et à prévenir la violence, ainsi que sur l’importance d’un dialogue constructif entre les parties prenantes pour une transition démocratique et des élections équitables.