Par Boris Ngounou
Les habitants du lieu-dit TKC au quartier Etoug-ébé à Yaoundé, ont assistés à une scène choquante, dans l’après-midi du lundi 15 août 2022. Une jeune fille, bastonnée, insultée et chahuter par une foule de personnes. À première vue, la scène passait pour le passage à tabac d’une bandite. Mais non, il s’agissait plus tôt d’une sanction familiale, infligée à une lesbienne surprise en flagrant délit de pratique homosexuelle.
Selon des témoignages récoltés sur place, la victime s’appelle Amandine Thérèse Bena Bela. Bien qu’étant mère d’un enfant de six mois, la jeune fille entretiendrait des rapports homosexuels à l’insu de ses parents, et même de ses frères et sœurs. Mais s’était avant la dangereuse découverte du lundi 15 août 2022, dans motel du lieu-dit TKC, où Thérèse avait pris rendez-vous avec sa copine lesbienne.
Arrivée sur les lieux, elle rencontre plus tôt une autre fille, et celle-ci lui fait comprendre qu’elle est là pour les mêmes raisons. Il s’agit d’une partie à trois. Mais les deux filles ne vont pas attendre l’arrivée de la copine qui a organisé la partie. Dans une des chambres du motel, les deux lesbiennes se lancent dans des pratiques étranges pour le commun des camerounais, jusqu’à ce que quelqu’un frappe à la porte. Convaincu qu’il s’agit enfin de sa copine, Thérèse se précipite, toute nue, elle ouvre la porte et fait face à son oncle, en compagnie de plusieurs autres membres de sa famille.
Cette dernière est vite trainée à l’extérieur du motel, où elle sera copieusement fouettée, blâmée et reniée par ses proches. Ces dernier lui d’ailleurs rasé les cheveux sur place, comme signe de rejet total. C’est grâce l’intervention des éléments de la brigade de gendarmerie des environs, que la jeune fille sera sauvée des griffes punitives de sa famille, et placée sous soins dans le centre de santé le plus proche.
Au Cameroun, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) sont rejetés par la société. Comme Thérèse, beaucoup d’autres homosexuels ont été publiquement bastonnés pour leurs orientations sexuelles. C’est le cas entre autres, du nommé Shakiro. Le jeune homme s’est vu contraint à l’exil, après une série de lynchage dans la ville de Douala.
L’homosexualité est par ailleurs condamnée par la loi camerounaise. L’article 347-1 du Code Pénal camerounais stipule :
« Est punie d’un emprisonnement de six (06) mois à cinq (05) ans et d’une amende de vingt mille (20 000) à deux cent mille (200 000) francs, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ».
