Par Mon’Esse
Les prix à la consommation finale des ménages ont augmenté de 7,4% en 2023 au Cameroun, tirés principalement par les prix des produits alimentaires qui ont grimpé de 11,1%, selon les résultats d’une étude rendue publique mardi par l’Institut national de la statistique (Ins).
C’est la troisième fois en 29 ans, note le rapport consulté par la rédaction, que le pays connaît un taux d’inflation aussi élevé après respectivement 32,5% et 9,0% en 1994 et 1995, à la suite de la dévaluation de 50% du franc CFA.
Cette inflation découle, au plan national, par la réduction des subventions sur les prix des hydrocarbures, les perturbations climatiques et les défis sécuritaires, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
A l’international, l’Ins attribue le phénomène aux tensions liées au conflit russo-ukrainien, aux séquelles de la pandémie du Covid-19, aux fluctuations du francs Cfa par rapport au dollar américain et au développement du phénomène El Niño1, à l’origine de sécheresses, d’inondations et de catastrophes naturelles.
En tenant compte du réajustement de 15% des prix à la pompe à compter du 1er février 2024 et des incertitudes géopolitiques, particulièrement les tensions persistantes au Proche-Orient, deux ans après le début du conflit russo-ukrainien, le taux d’inflation au Cameroun devrait se maintenir aux alentours de 7% en 2024, bien loin des 3% de plafond fixés par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
Pour l’Ins, des actions structurelles telles que l’amélioration de la compétitivité des entreprises, du climat des affaires ainsi que la lutte contre les oligopoles, les monopoles, les ententes et les abus de position dominante, doivent se poursuivre en même temps qu’il s’avère impératif d’intensifier les contrôles sur les marchés pour prévenir d’éventuelles dérives liées à la revalorisation des salaires.